Pendant une petite semaine chaque printemps, nous ne posons plus la
question « Qu’est-ce qu’on fait ce
soir ? » Car la réponse est toujours la même : « On va au théâtre ! »
Cette année, « V.O. » a un rythme plus posé : finies les courses
d’un espace de théâtre à un autre dans la demi-heure qui suit. Mais l’intensité
cumulative reste la même.
Pierre Ollier (devant) et Nicolas Dangoise
jouissent des écarts béants de logique.
Il y avait foule au Mail pour « Vian v’la Boris ». Trois
artistes récitent, chantent, jouent l’écrivain-trompettiste. Au piano, Didier Bailly
fait swinguer le tout, à rendre verts d’envie tous les pianotistes dans la
salle. Pierre Ollier et Nicolas Dangoise transmettent parfaitement l’humour
vianesque, où le train-train des textes n’est déraillé que par les écarts béants
de logique : « Ma mère était
enceinte des œuvres de Paul Claudel, c’est pourquoi je ne le supporte pas. »
L’église, le racisme, le patriotisme sont passés impitoyablement en revue.
C’est comique, c’est musicale, c’est de la comédie musicale, avec seulement un
sombre intermède autour de « Le déserteur ».
Du cabaret, alors ? Non, car les artistes gardent une distance, se
gardent de faire des clins d’œil. Nous sommes au théâtre. La seule critique du
public : le spectacle est trop court. Il vaut mieux penser cela que le
contraire.
L’Union
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