Laurie Cannac fait irruption parmi les spectateurs. |
En face d’un public très jeune – et quelques adultes égarés – la fillette passera
la nuit seule dans un lit immense, en vivant à sa façon l’histoire du Petit
chaperon rouge. Voilà « Faim de loup », résultat de la rencontre
entre Laurie Cannac, comédienne-clown de rue, et Ilka Schönbein, spécialiste des
marionnettes « de corps », que manipule le marionnettiste de
l’intérieur.
Devant nos yeux la fillette devient Chaperon rouge, le loup, la
grand-mère. Laurie Cannac se démène, se roule sous une couette pour émerger chaque
fois transformée. Ses jambes deviennent des bras interminables, sa tête porte
deux masques devant et derrière, tout son corps agit à l’envers. C’est constamment
ingénieux, et beau.
Chaperon rouge à l'envers |
Quand la grand-mère danse, son visage plaqué sur l’arrière-train de la
marionnettiste pliée en deux, ses pieds sont évidemment à l’envers. C’est ce
mélange de l’hilarant et de l’inquiétant qui donne sa force à la pièce. « Faim
de loup » commence par faire beaucoup rire, amenant ainsi les spectateurs
à aborder leurs peurs sans panique ni larmes.
Le fait que la comédienne habite seule tous les personnages laisse
entendre que ce sont des aspects d’elle-même que la fillette évoque ou rêve
dans la nuit : la relation maternelle, l’audace adolescente, la férocité
sanguinaire, la vieillesse, la mort, la renaissance à l’avenir. C’est jungien,
et d’ailleurs Laurie Cannac se réfère au psychanalyste en répondant aux
questions après le spectacle.
L’Union
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