13/12/2011

Du côté de chez "Swan"


« Swan » de Luc Petton au Mail s’ouvre sur une des plus étranges images jamais vues sur cette scène. Un aqueduc transparent au fond du plateau le traverse de part en part. Une femme y flotte sur le dos, et une autre, qui marche sur le bord de l’installation, fait avancer le corps avec un long bâton. De grandes écharpes soyeuses qui s’échappent sont raccrochées par une troisième danseuse qui suit à la nage.
Où sont les cygnes tant attendus ? Deux flottent avec une autre danseuse dans un bac courbe comme un demi-œuf, également transparent. D’autres entrent en marchant, entre l’infiniment gracieux et le pataud.
Six danseuses les accompagnent, partagent avec sensualité leurs mouvements, les suivent ou les entraînent. Parfois, elles font écho, allant jusqu’à reproduire avec un bras les ondulations de cou. Parfois elles agissent en cygnes, aplatissant les pieds, faisant des lavements saccadés, rentrant dans des rapports de force animaux entre elles.

Luc Petton gomme les démarcations entre l’anthropologique et le zoologique, suggérant ainsi, par des touches précises, la métamorphose tant stylisée dans le « Lac des cygnes ». Même l’eau et l’air s’entremêlent dans ce monde féerique.
D’évidence, les cygnes n’observent pas scrupuleusement une chorégraphie : « Nous devons nous y adapter » explique une danseuse. Ils sont à Soissons après s’être produits deux fois à Angoulême. Pour Luc Petton « ce sont encore des représentations pilotes ».

Une photo des cygnes, même en coulisse ? Pas question : « Secret défense » annonce aimablement un oiseleur. Nous ne sommes pas au cirque, simplement admis un temps dans la confidence des oiseaux.
L’Union
 
Anaïs Barth (à gauche) et Katya Petrowick
encore mouillées après le spectacle

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