25/01/2012

Puységur : une étincelle de liberté

Dans son roman historique « L’arbre magique », le philosophe et écrivain allemand Peter Sloterdijk situe le début de la psychologie humaniste moderne, rien de moins, à Buzancy, village au sud de Soissons, juste avant la Révolution.
    Devant l’auditorium du Mail bien rempli, l’historien Jean-Pierre Peter, invité par la Société archéologique et historique de Soissons, a exposé l’histoire de la famille de Puységur, dont le château était à Buzancy.
    Elève de Mesmer, qui prônait la guérison des malades en rééquilibrant leur « magnétisme animal », le Marquis de Puységur a mis en œuvre ses méthodes au village. Il magnétisait notamment un arbre sur la place, à l’usage de la population. C’est en découvrant le « somnambulisme magnétique », qu’on appellerait maintenant l’hypnose, qu’il a pris ses distances par rapport au mesmérisme, en reconnaissant que chaque patient possédait en lui-même la force de se guérir, pouvait être son propre médecin.
    Avec une élégance posée, Jean-Pierre Peter a placé chaque élément dans le contexte historique qui éclaire les actions individuelles. Pour lui, Puységur a eu la perception révolutionnaire que, même dans une société hiérarchique, chaque individu possède en lui « l’étincelle de liberté » qui le met à égalité avec les plus puissants. Or cette conclusion philosophique correspond à la démarche psychothérapeutique moderne : nourrir la force par laquelle chacun peut se libérer de sa prison personnelle.
L'Union

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