28/01/2012

« Une odysée » : une mer d’aventures


Une salle pleine d’enfants qui attendent, c’est déjà un spectacle ; ils s’interpellent, crient, se retournent, se déplacent… Vont-ils se taire pour « Une odysée » ? Un acteur entre en scène, prof d’histoire qui se met à lire en grec classique, et l’agitation dans la salle se transforme en attention vibrante et participative.
    Seuls trois trublions au premier rang contestent le cours, jettent des boules de papier et montent sur scène – pour embarquer leur professeur dans un joyeux détournement du poème épique d’Homère. Fidèle à l’histoire, cette version se caractérise par son ton irrévérencieux, et par l’ingéniosité avec laquelle les quatre comédiens sautillent de rôle en rôle pour raconter les épisodes.
    Il y a quelques mois nous avions pu voir « Tempête » par le même metteur en scène, Irina Brooks. Trois des acteurs sont les mêmes : de Miranda, Ysmahane Yaqni est devenue Pénélope, Hovnatan Avedkian qui était Caliban est maintenant Ulysse, et Renato Giuliani n’est plus Prospéro mais le prof de grec. Tony Mpoudja complète le quatuor.
    Pour Shakespeare le plateau était encombré de tout ce qui s’accumule sur une île déserte, et qui servait dans l’histoire. Cette fois les voyages d’Ulysse parmi les Lotophages, Circé, les Sirènes, se racontent avec seulement une table, quelques draps, perruques et couvre-chefs. Les jeunes spectateurs voient ainsi que l’imagination bondissante remplace avantageusement le plat réalisme. Au lieu de regarder passivement un écran, ils sont embarqués eux-mêmes sur cette mer d’aventures.  L'Union



















Pour échapper aux Sirènes, les marins se bouchent les oreilles derrière Ulysse attaché.


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