11/01/2012

Une comédie musicale dévergonde les contes de fée

« La nuit d’Elliot Fall » s’ouvre sur une image belle et monstrueuse. Sur son lit de mort Mimi se végétalise : de grands lys blancs enracinés dans son corps poussent à travers les couvertures. Comme Chloé rongée par son nénuphar dans « L’écume des jours » de Boris Vian, elle en mourra, à moins que…. Seul le croquemort « Elliot Fall » peut la sauver avec un baiser. Il faut le trouver avant l’aube. Sa gouvernante Preciosa s’en charge.
    Pour le ramener chez Mimi elle doit traverser un monde de contes de fées déjanté et pervers, dont Lovejoy, croquemitaine et maître des cérémonies, tire les ficelles : les trois cochons sont gangsters, Cendrillon est devenue fétichiste d’escarpins, Chaperon rouge une stripteaseuse dévergondée, un Loup-garou travesti chasse l’appétissant Elliot. L’intrigue se complique effrontément : que font deux des Trois ours dans un cimetière ?
    Enfin Elliot applique le baiser restaurateur, mais en vain. Mimi meurt fleurie, et Lovejoy se moque du public friand de fins heureuses.
    Ecrite par Vincent Daenen, mise en scène par Jean-Luc Revol, cette comédie musicale permet aux comédiens-chanteurs de déployer tout leur talent. Denis d’Arcangelo campe Preciosa avec extravagance, miroir poignant de la tragique banalité de Marie-Pierre jouée par Jean-Claude Dreyfus sur la même scène en octobre.
    La représentation avait un accent particulier, car Soissons marque la fin, non seulement d’une tournée mais du spectacle.
L'Union

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