14/02/2012

Kev Adams : une complicité totale et bruyante


Kev se laisse photographier par ses admiratrices au Mail.

Jeter un regard furtif en entrant dans la salle bondée qui attend Kev Adams : y aura-t-il d’autres gens de plus de vingt ans ? Pas beaucoup, même pas de plus de quinze ans. Les voisins de gauche sont d’un âge respectable. « Nous accompagnons notre petite fille. Mais elle est par là. » En effet, être vue par Kev, connue pour ses échanges avec la salle, assise entre Papy et Mamie : la honte !
    Dès son entrée en scène, la complicité entre le public et l’humoriste, formidable de présence pour ses vingt ans, est totale et bruyante. Il aime aussi les personnes âgées : « Je sais qu’un jour moi-même j’aurai trente-cinq ans. »
    Il attise l’enthousiasme en évoquant les préoccupations adolescentes : les devoirs, l’arrivée en retard en classe, les parents fatalement pénibles, le pantalon porté bas, les soucis d’apparence, dont le sien pour ses cheveux frisés (« Quand ma mère a demandé « C’est un garçon ou une fille ? » le médecin répond « Un chou-fleur. »). Lorsqu’il esquisse un pas de danse, les décibels grimpent au plafond. Il injecte ce qu’il faut de transgressif, comme le prof d’espagnol très explicitement pédophile. Ses spectateurs ne sont pas des enfants, entend-t-il. Il n’est pas besoin de comprendre la sexualité pour en rire.
    Mais il n’y a pas de complaisance narcissique. Après chaque numéro, Kev a un sourire qui insère un recul dans cette relation d’adoré à adorateurs. A côté de ses exploits, qui excitent leurs cris d’extase, il rappelle que, derrière les excès du spectacle, il y a la vraie vie dans laquelle ils sont à égalité, lui et ses fans.
L'Union

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