Une transition s’annonce avec la mise en place d’un monumental
piano Erard d’époque, pour la « Fantaisie pour piano » de Claude
Debussy. Au lieu du son velouté d’un piano moderne, cet instrument allait rétablir
clairement le principe : des marteaux frappent sur des cordes, et c’est au pianiste d’y mettre ses couleurs. Alain Planès sait bien le faire.
François-Marie Drieux et Jan Orawiec,
1er et 2e violon-solos, attendent
l’arrivée du chef d’orchestre.
La partition montre les avant-signes de la révolution
debussienne, en ses harmonies nouvelles et son abandon des structures
charpentées des prédécesseurs.
Enfin, avec « La mer », qui a tout d’une symphonie
sans le nom, la musique moderne naît. Ses audaces rythmiques, ses harmonies sans
compromis, sa vision d’un état plutôt qu’une progression, traduisent
merveilleusement la mer mouvante qu’elle figure, et produisent aussi un« dérèglement de tous les sens »,
comme Rimbaud en poésie.
De l’orchestre et de son chef, François-Xavier Roth, le
moins qu’on puisse dire est que les uns jouent, et l’autre dirige, avec bon
cœur. Entendre ainsi un chef d’œuvre de la musique française est un privilège
que la salle leur a bien rendu en applaudissements.
L'Union
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