13/04/2012

Orchestre Les Siècles : Une révolution en direct

Les auditeurs du concert de l’orchestre Les Siècles, si nombreux qu’il a fallu retarder son début pour admettre les derniers, ont pu suivre en direct une révolution musicale. Pour commencer, « Symphonie française » de Théodore Dubois représente la musique romantique de l’époque, avec ses échos de Brahms, de Tchaïkovski – on pouvait l’imaginer en partition pour un ballet à Saint-Pétersbourg – ses langueurs soignées et sa conclusion emphatique.
    Une transition s’annonce avec la mise en place d’un monumental piano Erard d’époque, pour la « Fantaisie pour piano » de Claude Debussy. Au lieu du son velouté d’un piano moderne, cet instrument allait rétablir clairement le principe : des marteaux frappent sur des cordes, et c’est au pianiste d’y mettre ses couleurs. Alain Planès sait bien le faire.

    François-Marie Drieux et Jan Orawiec,
 1er et 2e violon-solos, attendent
 l’arrivée du chef d’orchestre.

    La partition montre les avant-signes de la révolution debussienne, en ses harmonies nouvelles et son abandon des structures charpentées des prédécesseurs.
    Enfin, avec « La mer », qui a tout d’une symphonie sans le nom, la musique moderne naît. Ses audaces rythmiques, ses harmonies sans compromis, sa vision d’un état plutôt qu’une progression, traduisent merveilleusement la mer mouvante qu’elle figure, et produisent aussi un« dérèglement de tous les sens », comme Rimbaud en poésie.
    De l’orchestre et de son chef, François-Xavier Roth, le moins qu’on puisse dire est que les uns jouent, et l’autre dirige, avec bon cœur. Entendre ainsi un chef d’œuvre de la musique française est un privilège que la salle leur a bien rendu en applaudissements.
L'Union













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