14/05/2012

Bruno Briatte et ses inconnus


Bruno Briatte devant deux « inconnus ».
A l’étage de la forge d’Acy–le-haut, l’espace cloisonné se répartit en grandes pièces ombrées, ateliers, zone de stockage de toiles. Il ne serait pas surprenant d’entrevoir soudain des personnages, assis dans un coin ou encadrés dans une porte, mystérieux. Les tableaux de l’artiste Bruno Briatte, qui y habite depuis un an, semblent les avoir saisis, ces « inconnus » qui peupleraient les lieux. C’est le titre de son exposition actuelle à la galerie du Mail.
    Ce sportif, natif de Soissons, s’est mis à modeler, peintre et vêtir des santons à la suite d’un accident de foot. Il est passé aux paysages, qu’il peignait en parcourant les villages du pays à vélo. Ce naturalisme a cédé la place à une vision plus abstraite, plus joueuse : « J’ai des gestes de gamin en peignant. »
    Electrotechnicien et relaxologue le jour, il admet avoir autant besoin de peindre que de respirer. « Un tableau n’est jamais fini. » Il peint, recouvre, remanie, pour éviter ce qui va de soi : « Je pratique la déconstruction, remets en question ce que je viens de peindre. »
    Il sort des toiles empilées. « Il y a des images reposantes, d’autres plus graves, où il y va de la souffrance universelle. »
    Les inconnus qui attendent au Mail émergent des toiles plus qu’ils n’occupent la surface. Les yeux questionnent souvent le spectateur. Que voient-ils, ces yeux ?
L'Union



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