Delphine Rault parcourt
quotidiennement les champs autour de son village de Lhuys. Elle y observe les
choses de la nature, chaque jour minutieusement différentes, évoluant avec les
saisons et le temps qu’il fait.
La série de trente tableaux intitulée
« Sentiers », dont plusieurs ont été vus à l’Arsenal en 2111, et
qu’elle expose dans la galerie du lycée Léonard de Vinci, restitue ce qu’elle y
a vu. Plutôt que de les faire au fur et à mesure, explique-t-elle lors du
vernissage, à Etienne Lejeune, proviseur du lycée, elle a engrangé ses
souvenirs, puis s’est mise à peindre. Pourquoi trente ? « C’est le nombre que je me suis
fixé. »
Chaque tableau, en acrylique sur papier, traduit les
souvenirs de Delphine Rault en couleurs et en textures. Les plans lumineux de
couleur se côtoient, les textures leur confèrent du mouvement. Beaucoup sont
striées. Il s’agit d’une technique utilisée en monotype. « Je peins sur une feuille, je la strie avec un instrument dur,
puis je la pose sur le tableau, où elle laisse ses traces. »
L’exposition illustre bien ce qu’est l’art. La vision de
l’artiste foisonne à l’intérieur des cadres, lesquels sont alignés rigoureusement
sur les murs blancs. Au lieu d’entraver cette vision, la présentation donne de
la distance au regard du spectateur, intensifiant l’expérience de chaque image.
Sans encadrement l’art, quel qu’il soit, se confondrait avec son contexte, ne
serait plus de l’art.
L'Union
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