30/05/2012

Chemins de l’engagement : Franck Alleron voit des photos partout


Tout au long de la saison du Mail, les spectateurs ont côtoyé dans la salle un Canon 5d mk2, appareil photo au zoom démesuré. Derrière l’objectif : le photographe Franck Alleron.
    La direction du Mail dispose ainsi d’une trace éloquente de la saison en images. Loin de n’être que des plans fixes et aplatis de ce qui vivait en profondeur sur scène, les clichés de Franck Alleron rappellent que la photo saisit l’ombre et la lumière de la réalité. Au choix du bon moment et du bon angle succède son travail informatique sur l’éclairage. Le résultat fait souvent penser à une peinture hyperréaliste.
Autoportrait de Franck Alleron.
    Franck admet penser constamment en photographe. « Je vois ce que telle vue donnera comme photo. » Est-il dommage de tout « encadrer »ainsi, au lieu de regarder le monde tel qu’il est ? Mais un peintre ou écrivain se distancie aussi pour mieux traduire ses sensations. Franck Alleron est un artiste.
    Né à Laon, élevé par ses grands-parents à Tergnier, devenu gymnaste champion de Picardie, Franck étudie l’électricité, travaille dans une aciérie à Beautor, puis arrive à Soissons. Electrotechnicien à l’IUT de Cuffies, il saisit une occasion de prendre en main l’entretien informatique.
    Ses premières photos sont d’une famille en Belgique. Une voie s’ouvre. « La photo a donné du sens, non pas à la vie, mais à ma vue. » C’est une découverte : « J’apprends sur moi. »
    Une exposition de ses photos investira tout le château de Septmonts en juin : le Soissonnais vu du ciel au pavillon Renaissance, « De la terre au ciel » au donjon, à la salle St-Louis le noir et blanc – dont il rappelle « On regarde ce qui est sur une photo en couleur ; en noir et blanc on regarde la photo. »
    Son petit appartement en forme de pyramide de la rue des Graviers est rempli de matériel de photo, d’informatique, de livres, d’albums, et de ses effets, au point que le lit lui laisse juste la place pour dormir. Il y vit seul. « Les photographes sont souvent solitaires. » Le faut-il, pour rester aux aguets, et vivre dans l’ombre des choses ?
    Il fallait une photo pour accompagner ce portrait en mots. Franck règle tout, puis va s’asseoir. Je prends sa place au trépied. C’est donc un autoportrait.
L'Union

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