La nouvelle disposition de l’abbaye
Saint-Léger en fait la plus belle salle de concert de Soissons. Six colonnes
prolongent l’embrasure de la grande porte et encadrent les musiciens, qui
partagent en toute simplicité le même sol dallé que le public.
L’orchestre de Picardie s’en est servi pour faire un voyage
en Italie. Rossini, Boccherini, Respighi : les noms éveillent déjà la
verve de la « musica » italienne.
La harpiste Marianne Lecler accompagne Olivier Talpaert. |
Le plus inattendu a été la mise en valeur de la contrebasse,
réduite d’ordinaire, sauf en jazz, aux fonds sonores. Olivier Talpaert montre
qu’elle peut prendre aussi la vedette. Après « Rêverie » de Giovanni
Bottesini, d’un romantisme intense, jouée avec la harpiste Marianne Lecler, il est
rejoint par Benjamin Ziervogel pour un « Grand duo » du même
compositeur. Cela commence normalement : le violon fait des feux
d’artifice et la contrebasse l’accompagne sagement. Mais ensuite le violoniste
s’assagit, le contrebassiste se prend la tête, et fait des acrobaties sur son
instrument. La musique est en fête. En bis, avec une gourmandise partagée par
le chef Arie van Beek et l’orchestre, ils jouent un arrangement d’une rhapsodie
hongroise de Liszt, au pas de course, comme il se doit.
Le concert prend fin avec « Les oiseaux » de
Respighi, remplissant l’abbaye de chants d’oiseaux mis en musique avec beaucoup
d’espièglerie.
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