Lionel Erdogan est Bart, avec ses trois livres et son armoire. |
Chaque année, le premier spectacle
du festival « V.O. en Soissonnais », sans préjuger de ceux qui
suivront, pose une sorte de défi à relever. En 2007, Yanowsky et Parker, en
bafouant brillamment les bienséances, avaient marqué durablement les esprits
festivaliers.
Cette fois, Lionel Erdogan dans « Oh boy ! » met
la barre très haut en termes de performance physique lumineuse. Il est Bart, un
nonchalant confirmé, super-cool en parole comme en gestes et style de vie.
Soudain affublé par un juge du rôle de tuteur à trois enfants, à force de les
fréquenter il s’y attache. Sa désinvolture se fissure, puis s’effondre.
L’adolescent prolongé s’engage dans une nouvelle vie de responsabilités – et
d’amours – adultes.
Des objets maniés par le personnage viennent illustrer ses
propos. Trois livres représentent à la fois les enfants et leur histoire ;
une lourde armoire prouve que la légèreté volontaire de Bart cache une force de
vie. Racontant l’agonie d’un des enfants souffrant d’une leucémie, il fait
tourner furieusement une chaise sur un pied comme une toupie, puis la laisse
lentement s’arrêter. C’est une poignante métaphore théâtrale pour la mort – en
fait, et heureusement, l’enfant survit.
Le comédien, lui, s’engage physiquement à tous les instants.
Ses mouvements sont d’une précision à la fois géométrique et poétique, son
énergie bondissante éclaire la scène. S’il n’était pas comédien, nous le
croirions danseur. C’est un repère pour la suite du festival.
L’Union
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