En un seul mot – qui est un jeu de
mots - le titre « Baladintime » en dit long sur ce spectacle. Il est
monté par la troupe des Baladins, et il traite de l’intimité, telle qu’elle se
révèle au théâtre. Mais plus que cela, le texte vient des confidences
personnelles de chaque membre, enregistrées par le metteur en scène Marc
Douillet et mises en forme par l’auteur Gilles Desnots. Le « je »
n’est pas un personnage inventé pour la scène.
Pour les spectateurs, il s’agit moins de suivre une intrigue
que d’accueillir cette intimité, telle qu’elle s’exprime par les mots dits ou
chantés, la chorégraphie des mouvements. Chaque personnage est accompagné par une
grosse poupée, sorte d’alter ego dépourvu de tout ce qui rend humain en dehors
de la forme du corps.
Le spectateur devrait-il s’efforcer de comprendre ces éclats
de jeu, ou s’abandonner aux sensations ? Marc Douillet, théoricien de
théâtre, avait parlé aussi d’un autre espace, « entre la raison et la
sensibilité ». Ce point d’équilibre crée, c’est évident, une expérience
bien plus intime.
Ces considérations n’empêchent pas la pièce d’être comique,
les textes fantasques, la mise en scène gracieuse et enlevée. Nous ne sommes
pas loin du théâtre de l’absurde. Cette balade le long de l’intime fait penser
et sentir. Que demander de plus ?
L'Union
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