20/08/2012

Andrew et Trish Brockis : voyager jusqu’à nouvel ordre

« J’ai une bonne histoire pour le journal » répond jovialement Andrew Brockis à une demande d’entretien. « Un naufrage, des pirates, un crocodile. » Nous sommes sur son bateau, le « Parce que », sur lequel flottent les couleurs françaises réglementaires, mais à côté d’un discret drapeau australien.
    Partant de Castelnaudary près de Carcassonne, Andrew et sa femme Trish ont mis quatre ans pour arriver à Soissons. « On n’en avait littéralement jamais entendu parler. Mais l’amarrage est recommandé dans les guides fluviaux. » Ils sont pleins d’éloges. « C’est une ville séduisante, mais plus que cela. » En suivant le circuit indiqué sur le plan touristique, ils ont fait pleins de découvertes. « Dans une ville française il se passe toujours quelque chose. »
    Ils ont acheté le bateau à leur retraite. Le nom ? « Pourquoi ? Parce que. Arrivant à un amarrage, on nous demande le nom. « Parce que. » « Parce qu’il nous faut le nom. » « Parce que »… Il s’ensuit de longs moments de confusion jouissive. Les Australiens sont connus pour être décontractés et blagueurs, et Andrew l’illustre avec éclat. Rien n’est dit sans un sourire en coin. Trish était enseignante ; et lui ? « Musicien. » Ah bon ? « J’aurais dû dire rock star. Non, c’est pas vrai, j’étais guitariste de séance. » Quelle guitare ? « Solo, voyons ! » Pour voyager il se limite à un ukulélé. Il admet avoir eu un autre métier, mais ne veut pas le dire. J’insiste. « Dentiste. »
    Ils passent la moitié de l’année à naviguer. « Jusqu’à la fin d’été, pour profiter de l’autre été à Perth, en Australie de l’ouest – et de nos petits-enfants. »
    Ils insistent sur le plaisir recherché – et trouvé – en vivant ainsi. « La jouissance prend toute la place qu’on veut bien lui accorder. » Pourquoi en France ? « On a choisi le pays avec les meilleurs plats et vins du monde. » Jusqu’à quand continueront-ils ainsi ? « Jusqu’à nouvel ordre. » Andrew prévoit un livre de récits : « Champagne, crocodiles and Champs-Elysées ».
    A propos, les périls annoncés au début ? Le naufrage ? « Nous avons été pris par un courant à Bâle, et une quinzaine de pompiers ont dû nous secourir. » Les pirates ? « Nous avons reçu des enfants déguisés, pour pouvoir dire que le bateau avait été abordé. » Le crocodile, quand-même pas ? « J’ai vu un jour dans l’eau un fichu crocodile de deux mètres. » Visiblement, il regrette de devoir ajouter « Gonflable. »
L'Union

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