Martine Paraché et Ali Naïli avec leur caniche, la pétilllante Meige. |
Avant de quitter la région, elle avait travaillé à Soissons comme auxiliaire de vie d’une dame âgée, puis comme sa gouvernante. En 2001, voyageant avec des amis, elle a trouvé un terrain à Superdévoluy, station alpine de sports d’hiver. « Je voulais une maison de vacances, mais en fait je ne suis plus repartie. J’ai fait construire un chalet, et j’ai vécu un an à l’hôtel en l’attendant. »
Elle admet avoir galéré pour le travail : « De petits boulots ici et là. Je n’étais pas du coin, et ça se sentait. » Elle trouve les contacts plus ouverts, plus chaleureux, en Picardie.
Comme Ali ne connaît guère le Soissonnais, ils ont fait toutes les visites touristiques, la cathédrale, Saint-Jean-des-Vignes… Pour Martine, tout lui rappelle sa jeunesse. Elle fait un geste vers le parc Saint-Crépin en face : « Je vois jouer les enfants avec des rubans, et me rappelle y avoir joué comme ça moi-même. »
Au hasard de ses réminiscences, nous tombons sur un nom familier, et nous voilà lancés sur la ronde des connaissances communes. Ali écoute ce hors-sujet avec bienveillance.
Il est né en Kabylie. En 1964 son père avait suivi son patron, parti avec les autres Pieds-noirs en 1962, et a fait venir sa famille. A quatorze ans Ali s’est alors retrouvé dans les Alpes. Il est retourné une fois en Algérie. « Il faut décider : j’ai voulu m’intégrer ici. » Electricien, il est à trois mois de la retraite, après quarante ans dans un hôtel de la station. Ce sera difficile, admet-il, de faire face au vide ainsi créé.
Le couple est venu cette fois pour fêter les dix-huit ans d’une petite-fille – encore un signe que Martine voyage, non pas pour partir, mais pour revenir.
Ne pense-t-elle jamais à rentrer vivre ici ? « Parfois. Oui, parfois, lorsque ça ne va pas fort. » Alors ? « Peut-être un jour… Je reste picarde. »
L’Union
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