03/08/2012

Maeve, Derek et Michael : de nation en état ?

Derek Wright et Maeve Dixon avec Michael à Saint-Waast.
Habituellement, les visiteurs se laissent approcher dans les campings, ou un bateau amarré sur l’Aisne. Mais je rencontre Maeve Dixon, son compagnon Derek Wright et Michael, le fils de Derek, âgé de dix ans, dans un jardin de Saint-Waast. Venus de l’Ecosse, ils sont hébergés par une tante de Maeve, Ecossaise vivant depuis longtemps à Soissons.
    Maeve a été ici souvent. « Je viens régulièrement depuis l’enfance rendre visite à ma tante. » Elle connaît si bien Soissons que, lorsque elle vient seule, elle fréquente plutôt la piscine et les courts de tennis. Derek et Michael y sont pour la première fois, et ils ont tous visité la ville et ses alentours. L’après-midi ils iront à Laon, puis passeront deux jours à la mer. Comment trouvent-ils les Soissonnais ? « Plus aimables que les Parisiens ! » résume Derek.
    Ils vivent à Glasgow, réputée pour sa vitalité par rapport à la bourgeoise Edimbourg. Même la vigueur de leur accent contraste avec les intonations distinguées de la capitale. Que pensent-ils de la réputation des habitants de mal manger, trop fumer, trop boire ? Pour Derek, le notoire « deep-fried Mars bar », version écossaise du beignet de barre chocolatée, tiendrait de la légende urbaine ; interrogé, Michael admet discrètement être disposé à en essayer un.
    Maeve travaille comme médiateur culturel dans un quartier défavorisé. Artiste de formation, elle y encourage toutes les formes d’expression artistique. « Les panneaux de graffiti sont le succès du moment ! »
    Derek, dont le père était ingénieur dans la marine marchande, et qui a ce titre a parcouru le monde, a été informaticien à l’Université de Glasgow jusqu’en 2011. Dans la perspective de coupes budgétaires, il s’est mis à son compte, pour la conception de sites Web et d’autres activités, dont le journalisme. « Pourquoi pas un article sur Soissons ? »
    Je soulève une question d’actualité : la possible indépendance de l’Ecosse, son départ du Royaume-uni. Maeve n’a pas d’opinion tranchée, mais Derek serait plutôt favorable à l’idée. En plus des atouts économiques, il parle des « valeurs d’égalité » que partage la population, sa riche culture. Lui-même a pris des cours de gaélique, langue celte qui se parle plutôt en Haute Ecosse, mais dont la renaissance, ou au moins la survie, serait « un signe particulier » du pays.
    Qu’en pense Michael, le plus concerné par cet avenir ? « Je voudrais bien avoir un passeport écossais. » Sa nation deviendrait ainsi un état.
L'Union

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