10/09/2012

La disparition de l’artiste

Pascale Hulin à côté de « Peinture
infinie », qui traverse la salle.
Après l’accalmie d’été, la galerie du Mail se remplit à nouveau d’images. De grandes taches de couleur occupent trois murs. Chacune module les tons, les nuances, les recouvrements, chacune invite l’œil et l’imagination à l’explorer, s’y perdre, s’y retrouver.
    Pour Pascale Hulin, qui expose des œuvres récentes à côté de trois tableaux plus anciens, cette rencontre d’image et d’œil sera d’autant plus authentique que le geste du peintre aura disparu. « Ma démarche actuelle vise donc la disparition du geste. » Pour la plupart des tableaux, elle peint à plat, fait bouger le support, laisse se former les pans de couleurs qui s’envahissent, guide les coulures qui se forment. « J’utilise des pinceaux, mais je fais disparaître leur trace ensuite. C’est une sorte de danse dans la peinture. »
    Son parallèle se comprend : jusqu’à seize ans, elle faisait de la danse classique, puis s’est tournée vers le dessin. Elle peint et enseigne actuellement à Jumencourt près de Coucy-le-Château.
Sur le quatrième mur il y a ses photos. La couleur et ses mouvements y comptent plus que le sujet, souvent indéfinissable. « J’y cherche la disparition du regard, sans cadrage ni retouche. »
    Pascale Hulin se prête au jeu des explications, mais laisse soupçonner que, pour elle, la vraie liberté de l’art se trouverait dans la disparition de l’artiste même. Il ne resterait que les œuvres.
L'Union

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