25/05/2013

L’après-midi d’un gymnase

Les intempéries avaient écarté le projet d’un concert bien aéré dans le parc Saint-Crépin. La cathédrale n’étant paraît-il plus ouverte aux musiques profanes (« Le sacre du printemps » ? – aïe ! aïe !), et en attendant les splendeurs du nouveau conservatoire, l’orchestre Les Siècles a été hébergé dans le gymnase Férary pour son concert Stravinski. Après tout, sa musique est au moins aussi tonique qu’un match de handball.
Dans les vestiaires du gymnase, le trompettiste
Aurélien Lamorlette se prépare pour le concert.
    En fait, ce large espace, éclairé d’en haut par des panneaux vitrés au plafond, assez bas pour assurer l’acoustique, convient aux concerts.
    Dès le « Scherzo fantastique » on mesure la révolution stravinskienne. Sans abandonner aucun élément de la musique antérieure, il les fragmente, les réassemble, plus syncopés, avec des harmonies plus aventureuses. Il y a autant de mélodies qu’avant, et « Petrouchka » le confirme ; seulement, jamais celles-ci n’amènent à des passages mélodiques homogènes. La musique est dans un état d’éveil constant.
    L’orchestre de François-Xavier Roth, avec ses instruments d’époque, donne tout le mordant qu’il faut à ces partitions anti-romantiques.
    Après l’entracte, le public allait aborder les brutalités contrôlées du « Sacre du printemps », ce coup de poing déjà centenaire et devenu un classique, tout en continuant à déranger les oreilles.
L'Union

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