Alex Lutz, vendeuse toisant une cliente. |
Il écrit des textes d’une grande justesse, surtout pour épingler les borborygmes qui font si souvent office de vocabulaire pour ses personnages. Mais ce sont ses mouvements, avant tout ses gestes, qui développent les portraits jusqu’au paroxysme. Un vieil homme, éructant ses souvenirs artistico-littéraires de l’Occupation, évoque une femme écrivain qui aurait couché avec « un gars de la Waffen SS : elle croyait que c’était un Portugais ». Ses mains se lèvent, s’agitent de long en large, de haut en bas, pour exprimer un doute exacerbé quant à la sincérité de cette méprise.
Ces extravagances physiques et verbales donnent un caractère dément aux personnages, mais n’enlèvent rien à la finesse de l’analyse. Sous le jeu comique, les personnages restent toujours reconnaissables.
L'Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.