23/05/2013

Alex Lutz : un jeu comique porté au paroxysme

Alex Lutz, vendeuse
toisant une cliente.
Il entre en scène, jeune homme bien de sa personne, cheveux blonds bien coiffés, veste et bluejeans ajustés, beau sourire franc. Alex Lutz salue le public poliment, à la limite de la timidité bien maîtrisée. Il se retire, et réapparait dans le premier d’une suite de portraits acides : un directeur de casting hystérique et capricieux démolit un candidat, qui s’appelle… Alex Lutz.
    Il écrit des textes d’une grande justesse, surtout pour épingler les borborygmes qui font si souvent office de vocabulaire pour ses personnages. Mais ce sont ses mouvements, avant tout ses gestes, qui développent les portraits jusqu’au paroxysme. Un vieil homme, éructant ses souvenirs artistico-littéraires de l’Occupation, évoque une femme écrivain qui aurait couché avec « un gars de la Waffen SS : elle croyait que c’était un Portugais ». Ses mains se lèvent, s’agitent de long en large, de haut en bas, pour exprimer un doute exacerbé quant à la sincérité de cette méprise.
    Ces extravagances physiques et verbales donnent un caractère dément aux personnages, mais n’enlèvent rien à la finesse de l’analyse. Sous le jeu comique, les personnages restent toujours reconnaissables.
L'Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.