Mounir Margoum commence « A portée de crachat » par une épreuve redoutable pour un acteur : debout au devant de la scène, il se laisse longuement regarder par la salle. Sans identité théâtrale, les spectateurs le voient tel qu’il est. Puis un sourire se forme, et son rôle de Palestinien israélien émerge. Mais l’homme ne sera jamais caché par le personnage.
Il raconte les effets de son état ambigu : voulant rentrer d’un séjour à Paris, il subit la nervosité avec laquelle les Israéliens traitent les Palestiniens, surtout ceux qui ont un passeport israélien : contrôle, recontrôle, re-recontrôle, brusqueries, silences et excuses. Ayant enfermé les Palestiniens comme des chats dans un sac, les Israéliens justifient toutes leurs brimades et discriminations par le danger d’être griffés s’ils en laissent un sortir. La logique est inattaquable.
La présence physique de Mounir Margoum est musclée, et le texte traite le sort des Palestiniens avec un humour sardonique. A la fin, nu sous la douche, l’homme écarte ses deux étiquettes nationales, et aspire seulement à poser sa tête dans une patrie qui soit la sienne.
L'Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.