Farid Berki, derrière à gauche, avec ses six danseurs |
« Vaduz 2036 » présenté au Mail est un titre kandinskien pour une œuvre abstraite. Elle ne traduit ni sens ni émotion. Le seul sujet est l’humain en motion.
Le ballet classique subordonne tout à la ligne du danseur, tête, corps et membres dans une relation presque liquide. Le hip-hop, au contraire, fracture sciemment les mouvements, les décortique presqu’avec insolence. Les membres se désarticulent, faisant de la danse une analyse en même temps qu’une fête du corps.
« Vaduz 2036 » met en sourdine le côté spectaculaire du hip-hop. Un danseur fait tourner longuement son corps horizontal sur le pivot d’une main, exploit autant que les 32 fouettées, toujours applaudies, de l’acte II du « Lac des cygnes ». Mais il est derrière les autres, et à l’ombre. Rien ne doit amorcer la recherche d’une histoire. Farid Berki vise à susciter une méditation active sur le sens de la danse, rien de plus, rien de moins.
Est-ce parce que la tournée de ce ballet se termine à Soissons qu’après la fin chaque danseur est venu au milieu donner son échantillon du hip-hop genre « Regarde-moi que je t’époustoufle ! » ? Un moment, ému, on aperçoit l’histoire de chacun.
L'Union
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