Les habitués de récitals de musique classique et de leur formalité de vêtements et de comportement trouveront dans le monde du jazz une informalité inhabituelle. Au concert donné au centre culturel par le Jef Sicard Quintet, les musiciens s’amènent sur scène dans le désordre et sans cérémonie, s’installent. Le tromboniste enlève son pull. Le ton est donné. Nous sommes ici pour un voyage d’exploration, non pas une exposition de tableaux bien encadrés. Même l’éclairage s’amuse en empourprant de temps en temps les chevelures.
Le propre du jazz est de n’utiliser un thème musical que comme un droit chemin à partir duquel toutes les circonvolutions, tous les éloignements, toutes les gambades sont permis. Le public est invité à accompagner ces errements dans les sous-bois, ne rejoignant le chemin que pour sortir de l’improvisation.
Cela ne fait pourtant pas une joviale désorganisation. Il faut, de la part des musiciens, des doigts sur l’instrument rigoureux, la conscience musicale alerte.
Le trombone du quintette contribue une note de fanfare musclée, que ne renient ni les saxophones ténor et alto de Sicard, ni la trompette (une recrue féminine remplace le trompettiste annoncé), ni la contrebasse fougueuse, ni la batterie (« gardien du tempo » selon Jef Sicard).
Dommage que la salle soit trop grande, trop austère, trop froide pour permettre à la complicité qui unit les musiciens d’inclure pleinement leur public.
« Parfois, quand on regarde le blues de très, très près, on voit quelque chose d’autre à la place. » C’est ainsi que Jef Sicard présente « Zooming the blues », qui illustre sa démarche. La musique ne reproduit aucun des schémas routiniers du jazz. Le débit, la couleur, l’humeur varient constamment. Elle peut ressembler à la musique contemporaine. Elle peut, quand on souffle dans des conques, devenir extraterrestre. Elle peut être narquoise. Autant il est possible de se laisser bercer par la musique classique, ses temps, ses mélodies suivies et ses accords harmonieux, autant le jazz Sicard demande au public une écoute analytique ; analytique mais jouissive.
L’Union
Le propre du jazz est de n’utiliser un thème musical que comme un droit chemin à partir duquel toutes les circonvolutions, tous les éloignements, toutes les gambades sont permis. Le public est invité à accompagner ces errements dans les sous-bois, ne rejoignant le chemin que pour sortir de l’improvisation.
Cela ne fait pourtant pas une joviale désorganisation. Il faut, de la part des musiciens, des doigts sur l’instrument rigoureux, la conscience musicale alerte.
Le trombone du quintette contribue une note de fanfare musclée, que ne renient ni les saxophones ténor et alto de Sicard, ni la trompette (une recrue féminine remplace le trompettiste annoncé), ni la contrebasse fougueuse, ni la batterie (« gardien du tempo » selon Jef Sicard).
Dommage que la salle soit trop grande, trop austère, trop froide pour permettre à la complicité qui unit les musiciens d’inclure pleinement leur public.
« Parfois, quand on regarde le blues de très, très près, on voit quelque chose d’autre à la place. » C’est ainsi que Jef Sicard présente « Zooming the blues », qui illustre sa démarche. La musique ne reproduit aucun des schémas routiniers du jazz. Le débit, la couleur, l’humeur varient constamment. Elle peut ressembler à la musique contemporaine. Elle peut, quand on souffle dans des conques, devenir extraterrestre. Elle peut être narquoise. Autant il est possible de se laisser bercer par la musique classique, ses temps, ses mélodies suivies et ses accords harmonieux, autant le jazz Sicard demande au public une écoute analytique ; analytique mais jouissive.
L’Union
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