Au comptoir du « café associatif »
Au Bon Coin, Catherine Defromont pose la question : «Quelle
différence ça fait que je sois croyante ? Cela me gêne de ne pas savoir la
réponse.»
Elle coordonne les bénévoles qui se relayent pour servir au bar. Le lieu est géré depuis 2003 par une association qui regroupe les églises catholique, réformée et baptiste de Soissons. Les statuts interdisent le prosélytisme, et Catherine est partisane de cette absence de pression évangélisatrice. «Nous essayons de recevoir chaleureusement. Si l’on nous pose une question, nous répondons, c’est tout.» Une cible est le public scolaire en attente des cars à la gare routière toute proche – ou en vadrouille ; il n’y trouvera ni alcool ni fumée, mais l’accueil sera amical.
Sa famille, originaire du Calaisis, est descendue dans l’Aisne à cause du travail de son père, professeur de lycée agricole, qui devient proviseur à Crézancy, et finit sa carrière dans les bureaux du Ministère à Paris.
Catherine naît à Chauny, suit la famille à Vervins, et est placée un temps avec ses deux sœurs dans une école religieuse à Chimay en Belgique. «Mais mes souvenirs d’enfance sont autour de Château Thierry.»
En quittant le lycée, et après un pré-stage aux Papillons Blancs de Soissons, elle essaie une école d’éducateurs dans la région parisienne, puis décide de devenir infirmière. En 1975, dans un groupe de théâtre, elle rencontre Michel, élève-infirmier anesthésiste, et son futur mari. «Nous sommes très différents, complémentaires l’un pour l’autre.» Ils se marient deux ans plus tard et ont quatre enfants. Après dix-sept ans d’hôpital, Catherine devient infirmière scolaire.
A part le café, elle porte des responsabilités dans plusieurs associations.
En 2002 un contrôle banal révèle qu’elle souffre d’un cancer du sein. Sa première réaction est l’universel «c’est pas possible que cela tombe sur moi». Déjà une de ses enfants avait eu un cancer. «Nous allons bien toutes les deux, pour les médecins.»
Ce qu’a changé la maladie ? «Je vis l’instant présent. Je veux de l’authentique, je n’aime pas les salamalecs.»
Catherine est grande, directe, regarde toujours dans les yeux, mais elle est réticente à parler de la foi. «Je ne suis pas vraiment pour les rituels. Nous sommes juste les bras de Dieu. Etre chrétien, c’est être attentif à son prochain.» Pourquoi faudrait-il un cautionnement théologique à la bonne action humaine ? C’est peut-être la réponse à sa question. Peu importe pour ceux qui la fréquentent de savoir si sa façon de les aborder vient de son caractère, ou de ses convictions. Le résultat est le même : comme le prône l’Abbé Pierre, Catherine Defromont témoigne de l’amour de Dieu «en montrant que le monde n’est pas méchant».
Elle coordonne les bénévoles qui se relayent pour servir au bar. Le lieu est géré depuis 2003 par une association qui regroupe les églises catholique, réformée et baptiste de Soissons. Les statuts interdisent le prosélytisme, et Catherine est partisane de cette absence de pression évangélisatrice. «Nous essayons de recevoir chaleureusement. Si l’on nous pose une question, nous répondons, c’est tout.» Une cible est le public scolaire en attente des cars à la gare routière toute proche – ou en vadrouille ; il n’y trouvera ni alcool ni fumée, mais l’accueil sera amical.
Sa famille, originaire du Calaisis, est descendue dans l’Aisne à cause du travail de son père, professeur de lycée agricole, qui devient proviseur à Crézancy, et finit sa carrière dans les bureaux du Ministère à Paris.
Catherine naît à Chauny, suit la famille à Vervins, et est placée un temps avec ses deux sœurs dans une école religieuse à Chimay en Belgique. «Mais mes souvenirs d’enfance sont autour de Château Thierry.»
En quittant le lycée, et après un pré-stage aux Papillons Blancs de Soissons, elle essaie une école d’éducateurs dans la région parisienne, puis décide de devenir infirmière. En 1975, dans un groupe de théâtre, elle rencontre Michel, élève-infirmier anesthésiste, et son futur mari. «Nous sommes très différents, complémentaires l’un pour l’autre.» Ils se marient deux ans plus tard et ont quatre enfants. Après dix-sept ans d’hôpital, Catherine devient infirmière scolaire.
A part le café, elle porte des responsabilités dans plusieurs associations.
En 2002 un contrôle banal révèle qu’elle souffre d’un cancer du sein. Sa première réaction est l’universel «c’est pas possible que cela tombe sur moi». Déjà une de ses enfants avait eu un cancer. «Nous allons bien toutes les deux, pour les médecins.»
Ce qu’a changé la maladie ? «Je vis l’instant présent. Je veux de l’authentique, je n’aime pas les salamalecs.»
Catherine est grande, directe, regarde toujours dans les yeux, mais elle est réticente à parler de la foi. «Je ne suis pas vraiment pour les rituels. Nous sommes juste les bras de Dieu. Etre chrétien, c’est être attentif à son prochain.» Pourquoi faudrait-il un cautionnement théologique à la bonne action humaine ? C’est peut-être la réponse à sa question. Peu importe pour ceux qui la fréquentent de savoir si sa façon de les aborder vient de son caractère, ou de ses convictions. Le résultat est le même : comme le prône l’Abbé Pierre, Catherine Defromont témoigne de l’amour de Dieu «en montrant que le monde n’est pas méchant».
Au Bon Coin, 2 rue du Pot d’Etain,
Soissons.
L’Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.