29/08/2008

Venus en voisins


Ils viennent parfois de loin pour explorer notre région : il y a même eu des Lettons au camping cet été. Mais Soissons attire aussi nos voisins proches. Ainsi, Claude Daniel et Alain Chauvet sont venus de Tergnier rendre visite à leurs voisins Arlette et Christian Duhennois, piliers du camping de Soissons.
Autour des restes du déjeuner, Claude et Alain, liés par ce qu'ils définissent comme « une forte amitié et une grande confiance », se racontent avec verve, sur deux registres complémentaires : Alain le comptable né à Tergnier de parents commerçants, est plus posé ; Alain, fils de policier né à Sète, et qui a fait carrière dans la restauration, plus expansif et rieur.
    Alain est devenu chasseur d’hôtel à treize ans, « avec un bel uniforme ». Sa formation de garçon se fait sur le tas. « Savoir présenter les plats, se présenter aux clients, c’est cela. » Il a été chef de rang dans de prestigieux établissements, et deux fois patron de bistrot. Alain sait encore détecter « le service traditionnel » dans un restaurant, mais c’est rare..
    Claude a été comptable dans une grande entreprise à Paris. Il oppose la bonne ambiance de travail d’avant avec le monde de la sous-traitance à tout va. Par exemple « dans le temps on fêtait un départ en retraite, alors que on m’a dit « bonsoir », c’est tout ».
    Tous deux retraités, ils partagent la maison de Claude à Tergnier, ville dont Claude compare défavorablement la reconstruction après 1918 avec celle, réussie à ses yeux, de Soissons. Il connaît la ville pour y avoir été jeune stagiaire. « Il y a le monde très fermé ici de la haute bourgeoisie. » Il y a même appris le polka – « Je sais encore le danser ! » – avec une petite-fille de la Rochefoucauld.
    A son départ de la maison, sa mère cachée dans sa chambre pleurait la déchéance prévisible de son fils à Paris (il allait loger chez sa tante). En revanche, la mère d’Alain s’est réjouie, dit-il, de le voir déguerpir. Toujours ce point contrepoint dans leur histoire.
    Claude et Alain font ressortir le comique de chaque expérience. Ils peuvent se chahuter – parlant de camper Alain se plaint que « si Claude voit une mouche à douze mètres, c’est fini » – mais ce n’est que pour rehausser l’humour du récit. C’est une partition à quatre mains qu’ils jouent depuis leur rencontre au sein d’un groupe d’amis, après le service militaire.
L’Union

 



Sur la photo (de g. à dr.) Christian et Arlette Duhennois, Claude Daniel et Alain Chauvet au bord de l'Aisne.

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