Chaque
fois, le contraste saisit. Après avoir rempli tout le vaisseau de la cathédrale
de son l’organiste, venu saluer le public, paraît minuscule là-haut à la
tribune d’orgue. A la fin de son concert, qui clôt la saison d’été, Carolyn
Shuster, en un geste inédit, a tendu le bras pour partager les
applaudissements avec l’orgue. « C’est un instrument merveilleux »dit-elle
après le récital. Elle y sent encore l’esprit de Maurice Duruflé, qui aimait
enregistrer sur l’instrument, et dont elle a joué la « Fugue sur le thème
du carillon de la cathédrale de Soissons ». Elle a trouvé le public très
attentif : « Je l’ai senti dans mes doigts ! » Elle
reconnaît aussi l’aide d’Isabelle Fontaine, titulaire des orgues de Soissons,
et qui avait elle-même joué la fugue de Duruflé lors du Cinquantenaire des
orgues, pour manier les registres et, autre fonction essentielle, tourner les
pages.
Cette organiste américaine devenue parisienne a inscrit neuf
compositeurs au programme. Si un concert consacré à un seul compositeur est un
portrait en pied, alors elle apportait plutôt une collection de photos. En ce
temps de rentrée, elles faisaient penser à des clichés de vacances, des
paysages musicaux. Guilmant, Bach, Vierne : scènes sereines ou
dramatiques, sans déchirement ni violence.
Pourtant, le dernier morceau par Messiaen a éveillé des
auditeurs assoupis dans la nostalgie, rappelant qu’au retour des vacances il
s’agit d’aborder le quotidien avec la même énergie qu’une randonnée de
montagne, sac au dos.
L’Union
Carolyn
Schuster aux orgues,
assistée par Isabelle Fontaine,
titulaire de l’instrument.
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