01/09/2008

L’été des orgues prend fin


Le cycle d’été a pris fin avec le récital d’Elodie Raimond. C’était donc la dernière occasion de passer une fin d’après-midi assis face aux orgues, à regarder la grande rosace, comme un soleil qui se lève derrière les tuyaux. Le vitrail, c’est l’art de peindre, non pas sur la toile, ni le papier ni le plâtre, mais sur la lumière qui, elle, décide de l’intensité de l’image, chaque jour, à chaque heure de la journée.
Ce dernier programme était centré sur le répertoire romantique qui convient si bien aux orgues de Soissons. Dans les œuvres de Liszt, Schumann et Reubke, la volonté de transmettre le sens de la musique prend royalement le pas sur le respect des cadres hérités du passé. La longue sonate de Julius Reubke autour du psaume 94, connue pour la difficulté du jeu pédalier, et la richesse de ses jeux d’orgue, est à l’apogée de la musique romantique pour l’orgue. Dans cette évocation du pouvoir vengeur de Dieu, le compositeur, mort à vingt-quatre ans, prend l’auditeur par la main, ou plutôt par les épaules, pour un voyage vigoureux, dont les paysages changent mais en restant toujours dans une perspective romantique. C'est-à-dire que le public peut recevoir cette musique autant anatomiquement qu’esthétiquement, autant dans leur corps que dans les oreilles.         L’Union

Elodie Raimond descend de la tribune
chargée de ses partitions.

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