Le cycle d’été a pris fin
avec le récital d’Elodie Raimond. C’était donc la dernière occasion de passer
une fin d’après-midi assis face aux orgues, à regarder la grande rosace, comme
un soleil qui se lève derrière les tuyaux. Le vitrail, c’est l’art de peindre,
non pas sur la toile, ni le papier ni le plâtre, mais sur la lumière qui, elle,
décide de l’intensité de l’image, chaque jour, à chaque heure de la journée.
Ce
dernier programme était centré sur le répertoire romantique qui convient si
bien aux orgues de Soissons. Dans les œuvres de Liszt, Schumann et Reubke, la
volonté de transmettre le sens de la musique prend royalement le pas sur le
respect des cadres hérités du passé. La longue sonate de Julius Reubke autour
du psaume 94, connue pour la difficulté du jeu pédalier, et la richesse de ses
jeux d’orgue, est à l’apogée de la musique romantique pour l’orgue. Dans cette
évocation du pouvoir vengeur de Dieu, le compositeur, mort à vingt-quatre ans,
prend l’auditeur par la main, ou plutôt par les épaules, pour un voyage vigoureux,
dont les paysages changent mais en restant toujours dans une perspective
romantique. C'est-à-dire que le public peut recevoir cette musique autant
anatomiquement qu’esthétiquement, autant dans leur corps que dans les oreilles. L’Union
Elodie Raimond descend de la tribune
chargée de ses partitions.
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