16/12/2008

« Duel » : la musique en acrobaties


L’un joue « Le beau Danube bleu » et l’autre court autour du piano, arrive au clavier, re prend la partition, alors qu’à son tour le premier prend ses jambes à son cou. Ainsi de suite, alors que nous, nous entendons une interprétation sans couture.
Comme le « Cabaret Mozart » en 2006, mais devant une salle rajeunie, « Duel » prend la musique comme prétexte à un spectacle burlesque. Dans l’affrontement entre le pianiste Paul Staïcu, petit paquet de nerfs qui débite son roumain maternel à cent à l’heure, et le violoncelliste et français Laurent Cirade, grosse brute qui éructe plus qu’il ne parle, tout est ridiculisé sauf l’amour de la musique. S’envoyant des coups, s’insultant, se culbutant, ils jouent en même temps une anthologie d’extraits de compositeurs grands et petits.
Ces spectateurs qui jouent « Pour Elise » en pianotant précautionneusement auront été soit enchantés soit découragés par cette aisance flagrante à jouer des torrents de notes tout en faisant des acrobaties (deux mains sur le clavier, mais l’une est de Paul et l’autre de Laurent, tandis que les deux autres mains jouent le violoncelle).
Ils révèlent leur formation classique en interprétant sans plaisanterie l’« Elégie » de Fauré, moment d’ardeur vite rattrapée par la dérision régnante.
Certes, ce sont des musiciens avant d’être de fins clowns, mais leur sens de l’humour emporte tout, et la salle les a suivis avec enthousiasme.
Ils doivent jouer « Duel » en Iran. Tel quel ? « Sans la bouteille de whisky sur le piano » répond Laurent Cirade, « C’est exigé. » L’ivresse n’en sera pas moindre, on compte sur eux.
L’Union






Le paquet de nerfs Paul Staïcu et la grosse brute Laurent Cirade reviennent à eux après le spectacle.

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