14/02/2009

Les quatre évangélistes à l’Arsenal


Les quatre musiciens avec les « quatre Evangélistes ».

Retrouvailles à l’Arsenal, où la musique de chambre remplit une salle vide de musique depuis Zhu Xiao Mei et ses « Variations Goldberg » en mars 2008.
Comme une balle que se jetteraient des enfants dans un cercle, Haydn, dans son quatuor « Lever de soleil », fait passer les phrases musicales d’un instrument à l’autre. L’opus 80 de Mendelssohn, sa dernière œuvre achevée, est plus symphonique, et dans l’opus 10 de Debussy les harmonies deviennent moins convenues.
 « Que des chefs d’œuvre ! » avait annoncé Philippe Bernhard, premier violon du quatuor Modigliani. Ces quatre jeunes hommes ont fondé leur ensemble en 2003, et a présent il occupe tout leur temps de musiciens. Pourquoi « Modigliani » ?  « Il ne voulait pas suivre les règles » explique le celliste François Kieffer, et il cite les mots du peintre qui les inspire : « Ton devoir réel est de sauver ton rêve. »
Virtuoses qui évitent tout effet de virtuosité, ils réduisent la musique à l’essentiel de sa beauté, de son émotion. Ils échangent constamment des regards, pour des questions de phrasé sans doute, mais qui révèlent la force de l’entente qui fonde leur musicalité commune.
Cette unité se retrouve dans leurs instruments, qui forment le « quatuor des Evangélistes », faits par le luthier Vuillaume dans un seul arbre, restés inutilisés pendant des décennies, puis prêtés au Modigliani par la Swiss Global Artistic Foundation en 2008. L’association des deux quatuors, musiciens et instruments, n’a-t-elle pas quelque chose du rêve qu’ils s’attachent à sauver ?
L’Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.