18/11/2009

Marie-France : aider les autres, chanter pour elle-même


Marie-France et Jean dans leur jardin de Chacrise.

Avec l’entrain qu’on lui reconnait à Chacrise, Marie-France Jakubiec reçoit chez elle, dans une de ces maisons où des dépendances, alignées avec la petite habitation d’origine, ont été ouvertes et transformées pour faire une résidence toute en longueur, devant un grand jardin et un verger.
Elle est née dans le village, mais au Familistère, l’épicerie tenue par ses parents et disparue depuis, comme la charcuterie, le boucher, le café, les petites entreprises – et le prêtre. Comme tant de villages, il sonne creux.
Elève en comptabilité à Soissons, à seize ans elle a l’occasion de travailler à la Perception d’Oulchy, chef-lieu du canton. Elle devient fonctionnaire des Impôts, et le restera jusqu’à la retraite.
Enfant, elle joue avec Jean Jakubiec, venu chaque été du Nord chez une Polonaise de Chacrise. En grandissant, ils en viennent à « se fréquenter ». Jean montre son empressement en faisant les 140 kilomètres en vélo. Mais il appartient au monde fermé des Polonais du Nord et, lorsqu’il annonce ses intentions, le prêtre l’avertit du danger de se marier « avec une Française ». Il passe outre, et ils s’installent à Douai. Jean devient professeur.
En 1995 ils rentrent à Chacrise, et Marie-France finit sa carrière là elle l’a commencée, à Oulchy. Ils participent pleinement à la vie locale. « J’avais envie de reprendre le café. » Ainsi elle aurait comblé ce vide au cœur du village.
Retraitée, Marie-France cherche d’autres engagements. Elle devient bénévole aux Restos du cœur. « J’étais aux entretiens d’accueil, et j’entendais donc toutes les misères. Je rentrais en pleurant. » Elle fait une pause. Mais sa disponibilité fait qu’elle est souvent sollicitée. Secrétaire des archers, vice-présidente du Temps libre, elle multiplie les bénévolats.
Et la chorale Not’en Chœur, raison même de cet entretien ? Marie-France éclate de rire : « Chanter, c’est pour moi-même ! » Cet ensemble, au répertoire de variétés françaises et de gospel, existe depuis une dizaine d’années, et elle en fait partie depuis 2005.
Sa sociabilité, elle en rit : « Un chien avec un chapeau, je lui parle ! »  Son énergie la porte naturellement vers les autres. Généreuse avec son temps, généreuse tout court. Marie-France quitte la pièce un moment. « Vous prendrez cet échantillon de mes confitures : figues, lait, prunes. » Jean offre des noix, empilés dans des caisses. C’est l’automne.
L’Union

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