Œdipe se débat pour ne pas reconnaître la vérité de son forfait.
Enfant abandonné par son père, le roi de Thèbes condamné selon l’oracle à être
tué par son fils, il ignore son identité. Il rencontre son père, le tue dans
une dispute, est fait roi de Thèbes à sa place, et épouse la reine, sa mère,
tout sans le savoir.
Lorsque le témoignage d’un berger le met face à une vérité qu’il ne
veut pas voir, il se crève les yeux pour ne plus rien voir du tout. Cela ne le
soulage pas du fardeau : seule la distante mort le délivrera.
Les comédiens de la compagnie du Troisième Œil portent cette tragédie
avec truculence et humour. La plupart sont infirmes du corps, de la voix ou des
yeux – infirmités qui rappellent à leur façon les coquetteries du destin. Bruno
Netter, qui joue le vieil Œdipe, est aveugle. Cela rend-t-il son jeu plus
naturaliste ? Au contraire, l’écart entre sa cécité réelle et celle qu’il
joue est ce qui permet au théâtre de réaliser une cérémonie libératrice, au
lieu de raconter seulement une histoire.
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