Il y a des
soirées feutrées au Mail, d’autres plus enthousiastes ; et puis il y a les
soirées rock. Là, le spectacle est partagé entre la scène et la salle. Le
public arrive tôt et en foule, se lève régulièrement de ses sièges, hurle sa
satisfaction, applaudit le début des numéros fétiches et les chante avec
l’artiste (imaginez une salle faire cela pour un célèbre air d’opéra !).
Rien que pour cet appétit de la part des spectateurs, cela vaut la
peine d’y être. Lorsqu’en plus c’est pour Renan Luce, le déplacement est
doublement justifié.
Renan Luce et le rock ? Cet attirant représentant de la nouvelle
chanson française, dont les deux albums donnent plutôt dans l’anecdote,
l’entêtant, le cadencé, sait très bien muscler les mêmes chansons avec ses
musiciens pour faire bondir une salle de spectacle.
La raison de voir sur scène un chanteur intimiste est, évidemment, de
le voir en personne, sa chair, ses os et sa musique en direct. Les paroles tendent
à s’effacer derrière le mur de son, mais c’est la règle des concerts. Renan
Luce gère son public sans l’agresser, et il est encore plus attachant lorsque,
dans un regard, une petite timidité perce.
Vers la fin, seul sous un réverbère avec sa guitare, il chante
« Repenti », une de ses chansons les plus déroutantes, une histoire
d’indic qui se cache, mal protégé par la police et donc tué. Le récurrent mot
du titre, aux cadences planantes, illustre l’originalité de ce chanteur.
Après ce passage à Soissons, même ceux dans la salle qui ne le
connaissaient guère suivront désormais sa carrière et sa créativité.
L’Union
Renan Luce revient au saxophone
de ses encore plus jeunes années.
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