Dans un
grand salon lumineux, résultat de la transformation de l’ancienne boulangerie
du village, nous sommes une bonne vingtaine, assis autour de la pièce. Une
porte s’ouvre, une femme traverse la pièce et sort. Une seconde la suit,
l’appelle, cherche à savoir ce qui « ne va pas ». Devant tous, et en nous
prenant parfois à témoin, ces deux meilleures amies du monde se mettent à
disséquer leur relation. Tranchant délicatement dans la chair de leur amitié,
elles démontrent qu’elle n’a jamais été qu’une concurrence de tous les
instants. Chacune pointe les failles dans les sentiments de l’autre.
Danièle Douet et Sylvia Folgoas
viennent de disséquer une amitié de théâtre.
Cet étalage d’intimité devant tout le monde est-il gênant ? Non, car ce
sont deux comédiennes, Danièle Douet et Sylvia Folgoas, qui jouent un rôle.
Nous sommes chez Erick et Marie-Anne Balin, qui ont prêté leur maison pour
cette expérience théâtrale. Car, si naturaliste que soit le jeu des comédiennes
dans ce cadre domestique, il ne s’agit pas moins de théâtre. La netteté de
leurs mots et gestes, de leur présence devant nous le prouve.
C’est du théâtre, mais pas au théâtre. La proximité d’acteurs et de
spectateurs fait que nous sommes plus atteints par cette intimité. Les effets
sur notre perception de ce qui nous entoure dans la vie seront d’autant plus
forts.
Une question reste : après ce jeu de massacre, les deux femmes
resteront-elles amies – ou le deviendront-elles peut-être pour la première fois
?
L’Union
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