Les albums pour enfants contiennent parfois un dessin qui dissimule,
dans les branchages d’une forêt par exemple, l’image d’un lapin, sa carotte,
son terrier. Les tableaux de Benoît Drouart, composés de faisceaux de lignes
entrelacées, inviteraient à une telle recherche. Mais il présente une vision,
non pas un jeu, et les yeux errent en vain. Une des fonctions de l’art, en
effet, est d’interroger l’imagination, éveiller la fantaisie, sans fournir une
réponse explicite.
L’artiste Benoît Drouart, originaire du Nord, est aussi enseignant
à Noyon. Ce métier l’empêche-t-il de peindre davantage ? « Non, cela m’enrichit. Mes élèves
m’inspirent. »
Il énumère ses influences : le Moyen âge, la
Renaissance, les arts de rue, la bande dessinée. « Je les confronte aux techniques modernes. C’est un bouillon de
cultures. » En effet, ses œuvres résonnent d’échos de vitraux, de
gargouilles. Comment produit-il la floraison de lignes, digne d’un album de
bédé ? « J’applique beaucoup de
peinture, puis l’enlève au couteau. »
Ses sculptures sont pleines d’humour, par l’utilisation
d’objets de récupération. Un casque viking est orné de flexibles de douche et
d’un guidon de vélo, et surmonté de deux ailes. « Ce sont de vrais ailes de faisan métallisées. J’ai mangé le
reste. »
Galerie du Mail jusqu’au 17 novembre.
L'union
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