Le paradoxe, que les adolescents qui
fréquentent le « Chat room » d’Enda Walsh n’arrivent pas à résoudre,
est qu’Internet, merveilleux moyen de communication, élimine tout contact physique.
Les mots que tape l’autre peuvent tout montrer sauf la réalité de son corps.
Jim et Laura (Julien Vargas et Adriana de Fonseca) se retrouvent et se regardent dans la vraie vie. |
Les six personnages sont assis sur des chaises. Quand ils « parlent »
ils regardent la salle, faisant des spectateurs l’écran sur lequel leurs
opinions, espoirs, angoisses et solitudes s’écrivent. Il est difficile de garder
une distance, et une spectatrice avoue avoir pleuré.
Les six tchatcheurs se confient, s’inventent, s’insultent. L’attention
se concentre sur Jim, si mal dans sa peau qu’il envisage le pire. Un jeu
s’installe : pourra-t-on le pousser au suicide ? Les pulsions
malignes et les frustrations se projettent si facilement sur l’autre, au lieu
d’être assumées. Seul Laura, qui reconnaît ses blessures, sait écouter. Excédée
par la manipulation, elle chante un hymne à la vie. Jim fait le choix de vivre,
sort de ses idées noires, se permet de jouer comme un enfant. Il rencontre
Laura et, enfin, deux personnes se regardent dans les yeux.
Les comédiens du Théâtre de Poche de Bruxelles, âgés de 25 à
36 ans, ouvrent pour les adultes du public une vision véridique et dérangeante
d’adolescents de la cyber-génération.
L'Union
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