Jaime de Hagen et Pascale Lam, professeurs au conservatoire
de Soissons, ont formé il y a un an « Duo mains croisées », pour
jouer la musique de piano à quatre mains. Le répertoire étant limité, elle lui
demande de composer quelque chose. « Je
veux de l’argentin ! » Jaime s’est mis au travail. Né à Buenos
Aires même, il y laisse transparaître les rythmes parmi lesquels il a grandi.
Le résultat, une suite de douze mouvements, « Para ma ciudad » –
« pour ma ville », dépeint ses quartiers emblématiques ou ses états
d’esprit. Les morceaux vont du chant nostalgique au feu d’artifice
polyrythmique, polythématique. Même un prélude de Bach glisse vers un tango
tonitruant.
Après une carrière musicale dans son pays Jaime, arrivé à
Vervins il y a vingt ans, devient accompagnateur de danse à Soissons et s’y
installe. Il compose, arrange – notamment Astor Piazzolla pour les concerts du
« Prélude ».
Pascale, venue au conservatoire en 1978, en passant de ses
Ardennes natales par le Maroc et Lille, vit à Lesges. C’est dans son salon que
le duo décrit et fait entendre des extraits de « Para ma ciudad ».
Cette intimité ne fait qu’augmenter l’impact – et la difficulté de rester
sagement assis ! Pascale tient le haut du clavier, Jaime donne le rythme
en bas. Mais la mélodie se promène entre les deux. Par moments, leur duo
justifie son nom, car les mains de l’une et de l’autre se croisent.
Ils attendent maintenant l’occasion de mettre en émoi le
public soissonnais.
L’Union
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