17/06/2012

Duo mains croisées : le tango soissonnais

Le tango, ce souffle parti de l’Argentine pour décoiffer le reste du monde, né dans les bordels de Buenos Aires mais ayant conquis des milieux sans reproche, crée des balancements qui subvertissent les rythmes habituels : c’est pour cela qu’il fait chavirer tant de corps et âmes.
    Jaime de Hagen et Pascale Lam, professeurs au conservatoire de Soissons, ont formé il y a un an « Duo mains croisées », pour jouer la musique de piano à quatre mains. Le répertoire étant limité, elle lui demande de composer quelque chose. « Je veux de l’argentin ! » Jaime s’est mis au travail. Né à Buenos Aires même, il y laisse transparaître les rythmes parmi lesquels il a grandi. Le résultat, une suite de douze mouvements, « Para ma ciudad » – « pour ma ville », dépeint ses quartiers emblématiques ou ses états d’esprit. Les morceaux vont du chant nostalgique au feu d’artifice polyrythmique, polythématique. Même un prélude de Bach glisse vers un tango tonitruant.
    Après une carrière musicale dans son pays Jaime, arrivé à Vervins il y a vingt ans, devient accompagnateur de danse à Soissons et s’y installe. Il compose, arrange – notamment Astor Piazzolla pour les concerts du « Prélude ».
    Pascale, venue au conservatoire en 1978, en passant de ses Ardennes natales par le Maroc et Lille, vit à Lesges. C’est dans son salon que le duo décrit et fait entendre des extraits de « Para ma ciudad ». Cette intimité ne fait qu’augmenter l’impact – et la difficulté de rester sagement assis ! Pascale tient le haut du clavier, Jaime donne le rythme en bas. Mais la mélodie se promène entre les deux. Par moments, leur duo justifie son nom, car les mains de l’une et de l’autre se croisent.
    Ils attendent maintenant l’occasion de mettre en émoi le public soissonnais.
L’Union

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