Au cours de cette fête libertine, une femme chevauche en cavalière un amant qui lui arrache la perruque pour la ridiculiser. Un buveur affalé vomit, se lève… c’est la riche orpheline qui gardera son déguisement masculin pour aller sonder Lelio, ce promis inconnu.
Le « Chevalier » et Lelio se rencontrent, tous deux grands, en complet à carreaux et avec la même coiffure, comme des jumeaux, mais que tout oppose. Elle traverse ainsi le monde des hommes, mais découvre surtout celui du mensonge – en étant elle-même un mensonge. Les faux-semblants prolifèrent entre le Chevalier, Lelio et sa Comtesse, sous les yeux de deux valets, au courant de tout et qui comptent en profiter.
Les comédiens disent le texte de Marivaux avec l’élégance et la fougue qu’il mérite. Mais sous les mots, leurs corps racontent la même histoire en dégageant ses valeurs brutales. Les comportements sont âpres voire indécents, les gestes grossiers, les réactions violentes. C’est par ce double scénario qu’Agnès Renaud communique la force de sa vision de la place accordée aux femmes.
Lorsque le Chevalier révèle son identité, piétinant aussitôt les espérances de Lelio, il l’agresse et, alors qu’elle est par terre, lui assène un coup de pied à la tête. Faire le mec ? Eh bien, on règlera ça entre mecs ! Les lumières baissent sur son corps inerte, et sur cette dernière création de sa résidence par la compagnie de l’Arcade. Les applaudissements disent autant « Hélas ! » que « Bravo ! »
L’Union
La troupe à la fête après le spectacle : de droite à gauche Sophie Torresi (qui jouait le Chevalier), Fabrice Cals (valet), Stéphane Szestak (Lelio), Xavier Czapla
(autre valet) et Virginie Deville (la Comtesse).
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