21/07/2006

Ansgar Wallenhorst à la cathédrale : un organiste au frais


Ah, le plaisir, par un dimanche après-midi de canicule, de s’asseoir longuement dans la cathédrale, là où l’air n’a pas besoin d’être conditionné pour être frais ! L’occasion était un concert d’orgue, premier des trois organisés au cours de l’été par les Amis des Orgues de Soissons. Ansgar Wallenhorst, Kantor des orgues et maître de chapelle à Ratingen en Allemagne, a fait le déplacement, à la demande de Vincent Dubois, titulaire à Soissons.
A ceux qui raffolent de la musique d’orgue à pleins tubes, faisant vibrer l’espace et semblant sortir des pierres mêmes, mais au risque de les faire se perdre dans la grandeur des sons, ce récital offrait le plaisir d’un programme plus modéré, montrant les subtilités multiples de l’instrument, invitant à apprécier la maîtrise de détail de l’organiste.
Pour commencer, et comme partout cette année, il y a eu du Mozart : la Fantaisie en fa mineur, fourmillement de trouvailles contrapuntiques. Les Quatre esquisses de Schumann ont été écrites pour un piano pédalier, inventé au XIXe siècle et passé de mode depuis. Le défi pour celui qui joue ces morceaux sur un orgue est de rester fidèle aux intentions pianistiques du compositeur.
Au milieu de la sonate n° 4 de Mendelssohn, un « andante religioso » rappelle cette autre fonction de l’orgue, qui est d’accompagner les hymnes, psaumes et autres chants pendant les offices. Pour finir, Ansgar Wallenhorst, devenu spécialiste de l’improvisation sous l’influence de ses maîtres français, dont Jean Guillou, a improvisé sur trois thèmes de Maurice Duruflé. Sans doute, si le programme ne l’avait pas annoncé, aurions-nous été nombreux à ne pas savoir qu’il n’avait pas de partition...
La tribune d’orgue de la cathédrale est très haute – trop, selon Michel Deharvengt, président des Amis des orgues. Il faut s’en éloigner dans la nef pour saisir au mieux les sonorités. Sa hauteur fait aussi que les tuyaux d’orgue empiètent sur la grande rosace de la façade ouest. Pour le public au concert de Wallenhorst, assis le dos à l’autel, le soleil encore éclatant de fin d’après-midi illuminait les vitraux restés visibles au-dessus de l’orgue, créant une image de coucher de soleil multicolore et immuable.
L’Union

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