06/08/2006

Yves Castagnet : interlude musical à la Cathédrale

Dimanche après-midi, le public est arrivé dans la cathédrale pour un concert d’orgue, dans un contexte international de la guerre israélienne contre le Liban. Fallait-il en faire abstraction ?
C’était le second concert d’été des Amis des Orgues de Soissons, joué par Yves Castagnet, organiste de chœur à Notre Dame de Paris, où il accompagne les offices quotidiens chantés par la Maîtrise. Justement, son récital a commencé sur ce registre, avec la 6e sonate de Mendelssohn, dont les trois mouvements utilisent comme thème un vieux choral luthérien.
Le choix fait par Castagnet de compositeurs de la deuxième moitié du 19e siècle et de la première moitié du 20e lui a permis de montrer toute la virtuosité de l’orgue, sa capacité à rendre la légèreté comme à remplir la nef de ses grandes sonorités. Pour l’auditeur non-spécialiste – qui peinerait probablement à comprendre les notes du programme, fort techniques – César Franck, Louis Vierne, Maurice Duruflé, Jehan Alain et Charles-Marie Widor ont participé à un long chant d’après-midi, variant de ton, de volume, d’humeur – et même d’humour, dans le cas du « Carillon de Westminster » de Vierne – mais constant dans sa plénitude.
Dimanche après-midi, le public est arrivé dans la cathédrale pour un concert d’orgue, dans un contexte international de bombardements et de morts. Fallait-il en faire abstraction ?
C’était le second concert d’été des Amis des Orgues de Soissons, joué par Yves Castagnet, organiste de chœur à Notre Dame de Paris, où il accompagne les offices quotidiens chantés par la Maîtrise. Justement, son récital a commencé sur ce registre, avec la 6e sonate de Mendelssohn, dont les trois mouvements utilisent comme thème un vieux choral luthérien.
Yves Castagnet (à g.) avec Jean-Michel Verneiges de l'Adama
Le choix fait par Castagnet de compositeurs de la deuxième moitié du 19e siècle et de la première moitié du 20e lui a permis de montrer toute la virtuosité de l’orgue, sa capacité à rendre la légèreté comme à remplir la nef de ses grandes sonorités. Pour l’auditeur non-spécialiste – qui peinerait probablement à comprendre les notes du programme, fort techniques – César Franck, Louis Vierne, Maurice Duruflé, Jehan Alain et Charles-Marie Widor ont participé à un long chant d’après-midi, variant de ton, de volume, d’humeur – et même d’humour, dans le cas du « Carillon de Westminster » de Vierne – mais constant dans sa plénitude.
Pourtant Michel Deharvengt, président des Amis, a dû prévenir les auditeurs que l’organiste serait obligé de contourner certains problèmes mécaniques. Après le concert il était plus catégorique : « Il est inadmissible qu’un mois à peine après de longs travaux de restauration, il y ait encore des problèmes avec la transmission entre les touches et les soupapes des tuyaux. »
Yves Castagnet a expliqué qu’en répétant il avait été forcé de s’arranger pour éviter ces anomalies. Tout cela s’est passé, évidemment hors de la vue du public. Il est bizarre de penser qu’un organiste, à la différence de la plupart des instrumentistes, reste invisible. A la cathédrale de Soissons, les tuyaux plus courts le cachent, alors que les grands tuyaux derrière montent à l’assaut de la rosace – qui y résiste de toutes ses couleurs.
Le concert fini, le public s’est retrouvé dehors, là où on détaillait déjà les multiples morts dans le bombardement israélien de Qana. La musique n’a jamais garanti l’humanité, mais elle offre un interlude qui sert à éloigner l’agitation, et révéler la beauté et l’intelligence artistiques dans lesquelles les hommes peuvent reconnaître leur humanité commune.
L’Union


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