C’était
le second concert d’été des Amis des Orgues de Soissons, joué par Yves
Castagnet, organiste de chœur à Notre Dame de Paris, où il accompagne les
offices quotidiens chantés par la Maîtrise. Justement, son récital a commencé sur
ce registre, avec la 6e sonate de Mendelssohn, dont les trois
mouvements utilisent comme thème un vieux choral luthérien.
Le
choix fait par Castagnet de compositeurs de la deuxième moitié du 19e
siècle et de la première moitié du 20e lui a permis de montrer toute
la virtuosité de l’orgue, sa capacité à rendre la légèreté comme à remplir la
nef de ses grandes sonorités. Pour l’auditeur non-spécialiste – qui peinerait
probablement à comprendre les notes du programme, fort techniques – César
Franck, Louis Vierne, Maurice Duruflé, Jehan Alain et Charles-Marie Widor ont participé
à un long chant d’après-midi, variant de ton, de volume, d’humeur – et même
d’humour, dans le cas du « Carillon de Westminster » de Vierne – mais
constant dans sa plénitude.
Dimanche après-midi, le
public est arrivé dans la cathédrale pour un concert d’orgue, dans un contexte
international de bombardements et de morts. Fallait-il en faire
abstraction ?
C’était
le second concert d’été des Amis des Orgues de Soissons, joué par Yves
Castagnet, organiste de chœur à Notre Dame de Paris, où il accompagne les
offices quotidiens chantés par la Maîtrise. Justement, son récital a commencé sur
ce registre, avec la 6e sonate de Mendelssohn, dont les trois
mouvements utilisent comme thème un vieux choral luthérien.
Yves Castagnet (à g.) avec Jean-Michel Verneiges de l'Adama |
Le
choix fait par Castagnet de compositeurs de la deuxième moitié du 19e
siècle et de la première moitié du 20e lui a permis de montrer toute
la virtuosité de l’orgue, sa capacité à rendre la légèreté comme à remplir la
nef de ses grandes sonorités. Pour l’auditeur non-spécialiste – qui peinerait
probablement à comprendre les notes du programme, fort techniques – César
Franck, Louis Vierne, Maurice Duruflé, Jehan Alain et Charles-Marie Widor ont participé
à un long chant d’après-midi, variant de ton, de volume, d’humeur – et même
d’humour, dans le cas du « Carillon de Westminster » de Vierne – mais
constant dans sa plénitude.
Pourtant
Michel Deharvengt, président des Amis, a dû prévenir les auditeurs que
l’organiste serait obligé de contourner certains problèmes mécaniques. Après le
concert il était plus catégorique : « Il est inadmissible qu’un
mois à peine après de longs travaux de restauration, il y ait encore des
problèmes avec la transmission entre les touches et les soupapes des tuyaux. »
Yves
Castagnet a expliqué qu’en répétant il avait été forcé de s’arranger pour
éviter ces anomalies. Tout cela s’est passé, évidemment hors de la vue du
public. Il est bizarre de penser qu’un organiste, à la différence de la plupart
des instrumentistes, reste invisible. A la cathédrale de Soissons, les tuyaux plus
courts le cachent, alors que les grands tuyaux derrière montent à l’assaut de
la rosace – qui y résiste de toutes ses couleurs.
Le
concert fini, le public s’est retrouvé dehors, là où on détaillait déjà les multiples morts dans le bombardement israélien de Qana. La musique n’a jamais garanti l’humanité, mais elle offre
un interlude qui sert à éloigner l’agitation, et révéler la beauté et
l’intelligence artistiques dans lesquelles les hommes peuvent reconnaître leur
humanité commune.
L’Union
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