La salle
du Mail héberge des pièces, des ballets, des opéras, des concerts de jazz.
L’après-midi de temps en temps, elle remplit une autre de ses fonctions :
accueillir un spectacle qui offre à un public senior, majoritairement féminin,
et assourdi par le rock et le rap, pire encore le métal, une musique à faire
vibrer leurs souvenirs. « Diva et ténor », spectacle en forme de
récital de la compagnie Trabucco, fait tout pour assurer ce rôle.
Les chanteurs, Marco Balsamo, grand brun au profil grec,
et Anne-Laure Savigny, petite brune mignonne, ont tout pour faire plaisir aux
yeux, et des voix solides. Ils sont accompagnés sur scène par quatre musiciens.
En solo et en duo, ils font le tour des tubes inusables de l’opérette, de la
chanson : Léhar, Brel, Piaf, Luis Mariano, Offenbach. Tubes parce que tout
le monde les connaît jusqu’aux paroles ; inusables parce qu’ils forcent
l’admiration à chaque fois par leur vigueur mélodique.
Un tel spectacle, pour un public qui apprécie tout, qui applaudit
constamment, qui réagit aux propos des artistes, pourrait devenir machinal. Les
gens y assistent en partie pour oublier pendant deux heures les impôts, les
infirmités, les élections, l’échauffement climatique qui sévit dehors. Mais il
n’y a pas de tromperie sur la marchandise. Les chanteurs y vont généreusement,
et font même preuve de tendresse envers leurs spectateurs. « Diva et
ténor » vise à éveiller des souvenirs en musique et, d’après les
« bravos » lancés, il atteint sa cible.
L’Union
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