Le
premier sport dans lequel Eric Dupont a excellé était la lutte. « C’était à Presles, et il fallait savoir
se défendre. » A dix-huit ans et 57 kilos il devient champion de
France de lutte gréco-romaine.
Eric naît à Sissonne chez ses grands-parents, alors que
son père, tâcheron dans le bâtiment, est dans le Midi. A seize ans ses dons de
sportif l’amènent à Dijon en « sport-études », pour obtenir un
diplôme de lutteur. Il part ensuite à Lille, suivre un bac de comptabilité
« parce que c’était le plus facile ». Ses priorités sont ailleurs. Pendant
son service militaire, il est professeur de sports.
Pendant un temps il travaille avec son père, devenu
chauffagiste. En 1996, en candidat libre, il obtient le diplôme d’état en lutte
libre, pour pouvoir être animateur. En 1997, cette fois à vingt-sept ans et 97
kilos, il redevient champion de France.
Eric est habité par le sport, un athlète même dans la
parole. Quand il expose ses activités, ses démarches et ses intentions, il
parle au sprint, les mots se bousculant pour sortir. Il croit si fort aux
bienfaits du sport, tant qu’il ne devient pas un acharnement à vaincre. C’est
le sens de l’association qu’il fonde en 2004, le Pôle picard des jeux sportifs
fédéraux,. Le speedball, le flag – football américain sans contact – et
l’ultimate qui se joue avec le frisbee, permettent aux garçons et filles
ensemble de se mesurer, d’apprendre à gagner et aussi à perdre, dans le respect
des autres et d’eux-mêmes. Selon Eric, cela va même jusqu’à les aider à trouver
leur place dans la société, car ils apprennent la valeur des règles, dans le
sport comme dans la vie. Le combat ne doit pas dégénérer en bagarre.
Pour Eric, le sport fait du bien à tout âge, « de
trois à quatre-vingt-dix ans ». A trente-huit ans il redevient
champion de France, cette fois de speedball. Le Pôle a des programmes de gym
adaptée aux seniors, dont un de prévention des chutes. A présent, il lance une
action contre l’obésité, à l’école primaire comme pour les adultes. Le sport agit
ainsi contre les dégâts de la vie moderne.
Eric a le corps bien enveloppé, et explique pourquoi. « Pour
la lutte on suit constamment des régimes pour être au meilleur de sa forme. Dès
que je me suis arrêté, je n’avais plus de contraintes, mais j’avais l’habitude
de bien manger. Ca arrive à bien des sportifs. » Et si un stagiaire
lui dit « Regardez vous-même » ? « Cela les
empêchera de se culpabiliser. »
Il rencontre sa femme en 1999 au cours d’une formation. Il en résulte une
famille de champions, car Emmanuelle et ses trois enfants ont tous été au moins
une fois champion de France. Même Léo, né en 2000, montre déjà des talents en
speedball.
Eric Dupont engage chacun à pratiquer le sport, non pas pour prouver
qu’il est meilleur que les autres, mais pour devenir lui-même meilleur qu’il
n’a été.
L’Union
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