Des comédiens de la Compagnie de l’Arcade de Saint Quentin
ont lu dans leur intégralité trois textes contemporains écrits au cours de
« résidences d’écrivain » dans l’Aisne, par Nicolas Bokov, Frédéric
Fajardie et Pierre Cannet.
Si l’on avait pensé que la présence de trois acteurs en
noir, debout sans bouger, lisant des mots sur les feuilles qu’elles tiennent dans
la main, et sans jeu de scène, ne suffirait guère pour faire un spectacle, la
réalité était rassurante. D’abord, devant le public assis dans le chœur, et
derrière Vincent Dussart, Anne-Laure Grenon et Mathilde Buisson à la croisée,
la nef de l’église créait un décor somptueux de ténèbres. Ensuite, chaque
texte, en se déroulant, intriguait, faisait des révélations, celui de Bokov
laissait même poindre une soudaine menace dans les neiges russes. Surtout, les
comédiens, de leur voix plutôt blanche, lisaient avec toute la tension
nécessaire pour transformer la lecture en théâtre. Ils ont avoué après le
spectacle avoir eu le trac comme pour une pièce.
L’espace créait une autre résonance, sonore celle-ci, qui
accompagnait et prolongeait le son comme un souffle, claire derrière les deux
voix féminines, assourdie derrière la voix d’homme.
La présence des trois auteurs était annoncée. Aucun ne
s’est déplacé. La rencontre aurait pourtant été riche en résonances aussi,
entre ceux qui créent, ceux qui jouent et ceux qui réagissent. Nous nous
serions retrouvés, pas seulement autour du petit souper servi après le
spectacle, mais au moment de la performance, chaque groupe dirigeant de sa
façon un projecteur sur l’expérience humaine.
L’Union
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