11/05/2008

Ouïe et imagination pour une soirée contes

Mettre les sens – vue, odorat... – en veille prolongée, en n’en gardant allumés que deux : l’ouïe, et l’imagination. Voilà comment se préparer pour une soirée de contes, car un conte entre par l’oreille et se met à amuser, émouvoir, enflammer ou même effaroucher l’imaginaire de chacun.
    Cet art du conte vient de loin, peut-être lorsque la lutte brutale pour survivre a commencé à laisser la place pour le monde de l’esprit.
    Le vendredi 16 mai, six conteuses de l’association Conte et Raconte en Soissonnais recevront les amateurs de contes au Grenier de la bibliothèque pour entendre des contes récoltés à travers le monde. Chacune a sa sensibilité. « Douce et poétique, ou plus acérée, ou comique, selon » : Francine Pérard, présidente de l’association, plus connue comme « Mamita » quand elle est conteuse, parle de la préparation de la soirée. La programmation est minutieuse, tout en ménageant une part de souplesse : « Il faut sentir le public ».
    Pourquoi ne pas lire tranquillement chez soi ?. « La lecture est personnelle, solitaire, alors que le conte est la parole en direct. » C’est un acte collectif, un échange entre le conteur et la communauté d’auditeurs.
    Conteuse depuis vingt ans, Mamita tient à son statut de bénévole. Les conteuses suivent des formations, et recherchent et assimilent constamment de nouveaux contes, traditionnels, populaires, oraux ou écrits. Pour un des contes de la soirée, elle a hésité entre des versions chinoise et sud-africaine. « J’ai choisi la chinoise. »
    Elle élude les questions abstraites sur la nature et l’objectif du conte, sauf à rappeler qu’un conte « est tout autant fait pour endormir les petits que pour éveiller les adultes ». En revanche, elle illustre volontiers ses propos en citant des contes. Du coup, l’entretien devient une mini-séance, un échantillonnage du genre. Sa maîtrise de cet ancien art oral s’entend dans ses mots, ses intonations, et se voit dans son évidente joie à raconter.
L’Union






"Mamita" (à g.) avec Anne-Marie Natanson, conservateur en chef de la Bibliothèque.



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