Un
concert d’orgue par un après-midi d’été. Allons-y. C’est comme aller au cinéma
sans se préoccuper indûment du film projeté. L’organiste sera Eric Latour, venu
d’Annecy. Il jouera Widor et Vierne. Ah, bon. Et deux compositeurs italiens, Pelazza
et Perosi. Ah, bon ? Alors, un agréable fond sonore pour une heure à la
cathédrale, devant la grande rosace, aux rouges brûlants ou couleur de braise
selon l’humeur du soleil.
La réalité balaie vite cette nonchalance. La 4e
symphonie de Widor vous confronte à une série de paysages musicaux, fort,
serein, plaintif, chantant, qui ne permettent aucun égarement de l’attention.
La finale tonne, marche triomphale comme pour une sortie d’église après un
mariage. Ensuite, des pièces de Louis Vierne alternent avec des improvisations.
Pourquoi ce choix ? « Parce j’aime tellement cet instrument de
Soissons » expliquera Eric Latour après le concert, encore débordant
d’énergie et de bonhomie.
Pour dérouter définitivement ceux qui seraient venus
l’entendre distraitement, il termine par deux pièces italiennes, éclat de
musique d’opéra dans cet espace ecclésiastique. Son bis final est une
intrigante mélodie de Lefébure-Wély, qui enverra le public chez lui, pleinement
éveillé.
L’Union
Eric Latour avec sa fille Aliénor,
qui a fait la
« régistration » du récital,
consistant à tirer les manettes des
orgues pour créer les différents registres.
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