Ce n’est pas qu’il change d’humeur comme il
changerait de chaussettes. Il cite simplement une des phrases que travaillent
les élèves dans son atelier de théâtre au collège Saint-Just cette année.
Nous parlons dans la fraîcheur
d’hiver du théâtre aménagé en 2002 dans un local vide de l’établissement.
Quelques gradins d’un coté, un grand plateau de l’autre
Philippe parle d’abord avec réserve, mais s’enthousiasme
vite au sujet du théâtre, saisissant l’occasion pour faire avancer la cause. Physiquement
il est à l’aise, peut-être parce qu’il est aussi professeur de sport, et a été
acteur.
Il raconte volontiers les événements qui l’ont marqué et
fait tel qu’il est, depuis sa naissance en Lorraine et jusqu’à l’arrivée à
Soissons, son caractère, sa passion pour la nature. Mais il juge que seul
compte ici son engagement pour le théâtre, et comment il le vit. « Dites
que j’ai eu un parcours atypique d’enseignant, c’est tout. » Ses
priorités sont claires.
Il parle avec éloquence des bienfaits du théâtre pour les
enfants, parfois ceux qui ont des problèmes en classe. « C’est une
autre façon d’appréhender la vie. » Le théâtre doit apprendre non pas
à « paraître », mais à grandir.
Un club de théâtre alors ? « Non, c’est un
atelier, un projet artistique et éducatif officiel de l’Education
nationale. » Une comédienne professionnelle de
« l’Echappée » vient régulièrement animer des séances.
Le thème pour cette année est
« Histoires de famille ». S’agirait-il pour les jeunes comédiens de
dévoiler sans retenue leurs problèmes familiaux ? « Non, ce serait
du psychodrame, non pas du théâtre. » Il cite Brecht sur la nécessité d’une distance
entre l’acteur et son émotion. « Il doit y avoir toujours chez l’acteur
un petit œil qui regarde. » La scène est « un espace de
fiction », où l’on joue « des histoires qui ne vous ressemblent
pas. » Mais avec rigueur :« Il faut un engagement
complet, émotionnel et physique, pour créer l’événement théâtral. »
Y aura-t-il un spectacle en fin d’année ? « Disons
plutôt la représentation d’un travail. »
Alors, plutôt professeur d’EPS, ou animateur d’atelier de
théâtre ? Dans les deux cas, après tout, il faut apprendre aux élèves à
vivre ensemble, en jouant.
L’Union
contente de ton parcours philippe mais pas surprise ton ancien collegue regineee
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