27/05/2009

La résistance, petite et grande


Un homme en chapeau mou et long manteau sous une lumière rouge, l’image même du résistant de l’ombre. Autour de lui, des costumes accrochés à des chaînes, comme des corps pendus. Tout au long de « Résister c’est exister », François Bourcier les endossera l’un après l’autre pour ressusciter ces cadavres, qui retourneront vite à la mort, fusillés pour la plupart sur la chaussée ou dans une cave.
L'acteur revient à lui après le spectacle.
    Mais il donne à chacun le temps d’accomplir le petit acte de résistance qui fera partie de la Grande : le gendarme qui avertit un gamin juif du danger qu’il y a à répondre « Les vrais ou les faux ? » à une demande de papiers, la maîtresse d’un officier allemand qui entretient chez lui des doutes sur la fidélité de sa femme restée à la ferme, le proviseur qui transforme un salut milicien en geste obscène.
L’acteur réussit l’exploit de faire rire la salle sans jamais rire de ces petits résistants. Séance d’autosatisfaction alors, ce retour sur un passé honorable et lointain ? A la fin, il apostrophe les spectateurs sur la date de la rentrée prochaine. Pourquoi ? Mais pour organiser la résistance contre la traque aux sans-papiers avec des enfants à l’école. Assimiler cette campagne à la lutte anti-nazi ? Non, montrer que l’existence ne vaut que si l’on résiste à l’injustice, d’où qu’elle vienne.
L’Union

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