Les contrebassistes de l'orchestre. |
La musique
est tellement jouée et chantée dans une église qu’il est difficile d’y entrer
sans la sous-entendre. Mais elle est surtout sacrée, liturgique. Alors le
concert donné par l’orchestre Les Siècles à la cathédrale de Soissons,
intégralement Romantique et profane, a bousculé ses échos. Dvorak, Rachmaninov
et Tchaïkovski donnent la priorité aux émotions. Leur musique parle de pâmoisons,
non pas du sublime, de tristesse profonde, non pas d’élévation de l’esprit, de
gaité, non pas de sérénité. Surtout la valse finale de la
« Casse-noisette », au tempo considéré comme diabolique dans le
temps, brusque les traditions. Le paradoxe est entier, mais il ne fait
qu’ajouter à l’impact. Seule l’acoustique, déséquilibrée pour le concerto de piano,
est à regretter.
Cet orchestre est une formation unique, qui donne l’occasion aux
meilleurs élèves des conservatoires du Département de s’affronter à tous les
répertoires, devant le public. Leur enthousiasme est communicatif. La
cathédrale était pleine.
Rien dans ce programme qui ne puisse se trouver sur un CD de cent chefs
d’œuvre Romantiques. Mais ce concert a offert l’expérience incomparable de
vivre cette aventure en direct, avec ces jeunes musiciens qui jouent avec tant
d’entrain.
L’Union
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