Titus-Carmel devant un ocre de la « Bibliothèque d'Urcée ». |
La « Suite Grünewald » occupe
le rez-de-chaussée. En un tableau et 159 dessins, Titus-Carmel explore la Crucifixion
du retable de Matthias Grünewald à Colmar. Attiré, non pas par son contenu
religieux, mais par la qualité de l’art, il traite longuement chaque
personnage, chaque élément, les isole, les rassemble, dégage lignes et volumes.
Une partie des cent tableaux de la
« Bibliothèque d’Urcée » se trouve au premier étage Des livres sur
des étagères : Titus-Carmel en fait une interrogation sur la connaissance,
son organisation, sa valeur, sa futilité.
Les premières peintures de la série des
« Brisées », comme de somptueuses soieries basées sur l’imposition de
mains recouvertes de couleur, sont dans la grande salle.
Comment réagir devant cette abondance,
où le geste de l’artiste libère ce qui était enfermé ? Chaque visiteur
créera sa propre exposition. Un croyant pourra méditer devant Grünewald. On
peut simplement examiner la différence d’un dessin à un autre, par exemple du
pied du Christ, et y faire son propre sens. Venir, revenir, multiplier les
visites comme l’artiste multiplie ses œuvres.
Que décide ce fervent de la répétition
d’arrêter une série ? « Tant que le plaisir est là, je
continue ! » Un film de Dominique Roussel, conservateur du Musée,
permet de goûter l’éloquence de l’artiste sur sa quête, ses intentions, son travail.
Dans le dernier dessin Grünewald le
doigt de Jean se dégage sur les blocs de couleur que sont devenus les
personnages. Titus-Carmel y entrevoit une réponse à la question qu’il s’était
posée en commençant. Quelle question ? Il ne dira pas, hasarde même que si
elle était claire, il ne s’y serait pas engagé.
L’Union
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