02/06/2010

Le paradoxe du casse-pieds


Ged Marlon excédé par son alter ego.

C’est arrivé à nous tous : tenir le crachoir à un raseur pendant des minutes longues comme des mois. Il prêche les bienfaits du sommeil avant minuit plutôt qu’après. Il croit vous intriguer en notant que, le jour de l’accident d’Ayrton Senna, lui-même a eu un accrochage. Plus que ça, que son numéro d’immatriculation contenait les lettres « AS ». Ca continue, comme une condamnation à perpétuité. Il vous raconte le dernier film qu’il a vu, sans se rappeler ni titre, ni acteurs, ni intrigue. Il comble les lacunes de sa mémoire – et de son cerveau – par des grimaces.
Sur scène, Ged Marlon (on dit le « n », comme pour Brando), avec son débit à la Jean-Pierre Léaud et son profil à la François Mitterand, fin comédien plus que comique, campe ce casse-pieds intégral, intégriste, qui est certain de mériter notre attention pour ses futilités, ou ne se pose même pas la question.
Pourquoi passer la soirée à l’écouter alors qu’on prendrait ses jambes à son cou pour l’éviter dans la vie ? Parce que nous sommes au théâtre, où Marlon met cet importun sous la loupe, en ajoutant son humour et sa légèreté. La réalité prend d’autres couleurs lorsqu’elle monte sur scène.
L’Union

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