Ged Marlon excédé par son alter ego. |
C’est arrivé à nous tous : tenir le crachoir à un raseur pendant des
minutes longues comme des mois. Il prêche les bienfaits du sommeil avant minuit
plutôt qu’après. Il croit vous intriguer en notant que, le jour de l’accident
d’Ayrton Senna, lui-même a eu un accrochage. Plus que ça, que son numéro
d’immatriculation contenait les lettres « AS ». Ca continue, comme une
condamnation à perpétuité. Il vous raconte le dernier film qu’il a vu, sans se
rappeler ni titre, ni acteurs, ni intrigue. Il comble les lacunes de sa mémoire
– et de son cerveau – par des grimaces.
Sur scène, Ged Marlon (on dit le « n », comme pour Brando),
avec son débit à la Jean-Pierre Léaud et son profil à la François Mitterand, fin
comédien plus que comique, campe ce casse-pieds intégral, intégriste, qui est certain
de mériter notre attention pour ses futilités, ou ne se pose même pas la
question.
Pourquoi passer la soirée à l’écouter alors qu’on prendrait ses jambes
à son cou pour l’éviter dans la vie ? Parce que nous sommes au théâtre, où
Marlon met cet importun sous la loupe, en ajoutant son humour et sa légèreté. La
réalité prend d’autres couleurs lorsqu’elle monte sur scène.
L’Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires seront vus avant d'être affichés.