Les élèves regardent dans les yeux. |
Dans la
pièce de l’Uruguayen Carlos Liscano, les relations familiales sont mercantiles,
en ce sens que les parents vendent un ou plusieurs enfants de temps en temps
pour des raisons budgétaires, quitte à les racheter plus tard. Devenus grands
ces enfants vendent les parents au « dépôt des vieux », les
reprennent, les revendent. Il ne s’agit pas du réalisme de la misère. Cela fait
penser plutôt à l’ironie sauvage de Jonathan Swift et sa « modeste
proposition » : pourquoi les Irlandais, au lieu de crier famine, ne
mangent-ils pas leurs propres bébés ?
L’atelier de théâtre du collège Saint Just, animé par Philippe Chatton,
a adapté la pièce pour en faire un travail de chœur. Une cravate passe de cou
en cou, c’est le père ; un collier de cou en cou, c’est la mère. Loin de
diluer le propos, la démarche enrichit les personnages, car chacun y apporte ce
qui lui appartient.
Evidemment, ce qui frappe d’année en année c’est la présence forte des
acteurs : ils regardent le public dans les yeux comme n’osent le faire
bien des acteurs amateurs. C’est cette présence qui fonde leur apprentissage du
théâtre.
L’Union
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